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L'ex-juge Delisle recouvre sa liberté

L'ex-juge Delisle recouvre sa liberté
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Le juge de la Cour d'appel à la retraite, Jacques Delisle, accusé la semaine dernière du meurtre prémédité de sa conjointe en novembre dernier, a pu recouvrer sa liberté provisoire mercredi matin, au palais de justice de Québec, à l'issue de l'audition de sa requête devant le juge Claude Gagnon.

D'entrée de jeu, le juge Gagnon a tenu à faire une mise au point relativement à sa présence sur le banc pour entendre cette cause puisque l'impartialité du juge qui allait entendre celle-ci, quel qu'il soit, devait être assurée en raison de l'identité de l'accusé.

Essentiellement, la juge Gagnon a mentionné qu'en tant qu'avocat, il n'avait jamais travaillé en compagnie de Jacques Delisle, qu'il n'avait jamais eu à plaider devant lui lorsque l'accusé siégeait à la Cour supérieure ou à la Cour d'Appel et que, tout au plus, l'avait-il salué lors d'événements mondains.

Ni la Couronne (Mes Lyne Morais et Charles Levasseur) ni la Défense (Mes Jacques Larochelle et Maxime Roy) n'ont remis l'impartialité du juge Gagnon en question.

Pour la première fois depuis la mise en accusation la semaine dernière, le ministère public a fait entendre une partie de la preuve qu'elle détient contre le magistrat à la retraite. Cette preuve est toutefois frappée d'une ordonnance de non publication.

Lors du témoignage de l'enquêteur principal au dossier, l'accusé, vêtu d'un veston cravate et non menotté, a toutefois indiqué qu'il n'entendait pas bien le témoignage, de telle sorte que son procureur a obtenu du juge Gagnon qu'il puisse quitter le box des accusés vitré de la grande salle 4.01 pour aller s'asseoir près de Me Larochelle.

Coup d'éclat s'il en est un, le procureur principal démissionnaire de la Commission Bastarache, Me Pierre Cimon, est venu s'engager pour un montant de 50 000$ afin d'assurer la présence de Jacques Delisle devant les tribunaux pour la suite de procédures.

La fille du juge à la retraite, Hélène Delisle, s'est également engagée pour un montant similaire tandis que l'accusé a souscrit un engagement personnel de 100 000$.

Avec l'éloquence qui a contribuée à sa réputation, Me Larochelle a plaidé que si quatre anciens Hells Angels avaient pu recouvrer leur liberté le mois dernier à Montréal alors qu'ils sont accusés de 22 meurtres dans le cadre de la guerre des motards, il n'existait plus vraiment de motif de refuser cette liberté provisoire à Jacques Delisle. Maintenir Jacques Delisle en détention serait plus de nature à miner la confiance du public à l'égard de l'administration de la justice que l'inverse, a-t-il plaidé.

Le juge Gagnon a souscrit aux arguments de la Défense et ordonner la remise en liberté de Jacques Delisle, lequel reviendra en cour le 30 août prochain.