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Nunavik | Soins Infirmiers

«Avant, on apprenait sur le tas»

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Alice Jodoin et Jacinthe Boutin pratiquent comme infirmières au Nunavik depuis 24 ans. Lorsqu'elles sont arrivées en 1986, le principe du rôle élargi et des infirmiers(ères) praticiens(nes) était inexistant. Elles apprenaient sur le tas.

Originaires respectivement de Saint-Hyacinthe et de Saint-Georges de Beauce, Alice et Jacinthe sont les deux seules infirmières de Povirnituk qui ont conservé leur poste depuis plus de dix ans.

Mariées avec des Inuits, elles ont eu des enfants et les deux femmes conjuguent parfaitement bien leur carrière au nord de la province avec leur vie personnelle.

Improviser

Par contre, le rôle élargi et la formation de trente jours pour y accéder n'étaient pas exigés lorsqu'elles ont commencé à travailler pour les communautés éloignées.

« On faisait les mêmes fonctions qu'aujourd'hui avec les mêmes rôles, mais ça se faisait sur le tas. J'ai travaillé longtemps en dispensaire isolé où il n'y avait qu'un médecin au téléphone. Alors, on prenait tout en charge », affirme Mme Jodoin.

Elle se souvient notamment d'avoir orchestré, avec les autorités locales, l'aménagement d'une piste de motoneige et de traîneaux pour acheminer des médicaments aux malades d'Akulivik.

« Il y avait un blizzard incroyable qui a duré plusieurs jours. Les avions étaient incapables d'atteindre le village. Alors, il fallait imaginer un moyen de transport pour administrer les soins. On est loin du rôle conventionnel d'une infirmière », expose-t-elle.

Mythes

Pour sa part, Jacinthe Boutin note également le fait que les préjugés s'estompent avec le temps en travaillant auprès des Inuits.

Sans nier l'existence de surconsommation de drogues et d'alcool, elle dit que ses fonctions d'infirmière l'amènent à démystifier la situation.

« Quand tu vis avec eux, tu te rends compte rapidement que tous ne sont pas des assistés sociaux, des drogués ou des alcooliques. Ils ont des valeurs et ils ont surtout besoin de nous », dit-elle.

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