Des fonctions multiples

« Travailler ici me réconcilie avec la profession d'infirmier. On fait plein de choses stimulantes et ce n'est pas encadré dans les procédures qui n'en finissent plus comme c'est le cas dans les hôpitaux du reste de la province. »

Depuis deux ans et demi, Dany Vachon est non seulement infirmier à Puvirnituq, il est aussi l'ambulancier, le premier répondant, le médecin, le psychologue et autres. Il est loin de se plaindre de ces tâches multiples et dit apprécier énormément cette autonomie.

M. Vachon a travaillé pendant 20 ans à l'hôpital Pierre-Boucher de Longueuil, avant de quitter ses fonctions en 2008, épuisé mais à la recherche d'un nouveau défi professionnel.

« Les conditions de travail du réseau de la santé me déplaisaient énormément. Le temps supplémentaire obligé, la course tout le temps pour respecter nos horaires, ça n'avait aucun bon sens. Je n'avais même pas le temps de prendre deux minutes pour discuter avec mes patients et les rassurer. Pour moi, ce n'est pas ça, le métier », confie l'infirmier.

Attiré par le Nord-du-Québec, il a fait le saut jusqu'à Puvirnituq avec sa formation de rôle élargi en main.

Cas difficiles

Naturellement, avoir ce mandat amène les infirmiers du Nord à vivre des situations marquantes. « Je suis malheureusement tombé sur le décès de deux bébés pendant ma première année de travail ici. J'ai eu à gérer toute la situation du début à la fin, soit à tenter des manœuvres de réanimation, à aviser les autorités et à réconforter les parents. C'était le syndrome de la mort subite du nourrisson et il fallait faire tout dans les règles de l'art sans se tromper », raconte M. Vachon.

Jamais l'infirmier n'aurait pu cumuler ces rôles dans un hôpital urbain. « Il y aurait eu l'intervention du médecin, du coroner, du psychologue et tout le reste, alors que j'ai pu agir avec mes compétences à l'intérieur de toutes ces fonctions. C'est ça qui est stimulant et ça nous apporte une certaine fierté malgré la gravité de la situation », mentionne l'infirmier.