Le coroner recommande d'examiner l'acte médical
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Trois jours après avoir reçu son congé de l'hôpital, la patiente de 35 ans, de Salaberry-de-Valleyfield, a succombé à une péritonite secondaire à une perforation de la paroi de l'estomac et à une hémorragie subséquente, conclut le coroner Jean Brochu, comme cause probable du décès.
Les examens médico-légaux ont ainsi permis d'identifier la présence dans l'abdomen « de liquide purulent et sanglant provenant visiblement d'une petite perforation de l'estomac située tout juste au voisinage du matériel chirurgical ».
Le Dr Brochu recommande conséquemment au Collège des médecins du Québec d'examiner la qualité de l'acte médical lors du séjour de Nancy Proulx à l'hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, en mars 2010.
« Je ne suis pas un expert en chirurgie de l'obésité morbide et il ne m'appartient pas de me prononcer sur la qualité des actes médicaux posés », a précisé mardi le coroner Brochu.
« On constate qu'une perforation de l'estomac s'est produite durant la chirurgie ou dans les jours qui ont suivi. Le rôle du coroner n'est pas de se substituer aux organismes chargés de s'assurer de la qualité de l'exercice professionnel de leurs membres. C'est au Collège des médecins de regarder cela », ajouté le Dr Brochu.
« Erreur médicale »
La mère de Nancy Proulx est persuadée pour sa part qu'il y a eu erreur médicale. « C'est très dur. Je reste marquée par la perte de ma fille. Elle voulait tellement cette opération, mais cela a mal tourné », a exprimé Mme Proulx hier.
C'est cette dernière qui a trouvé sa fille inanimée dans son lit, le matin du 10 mars 2010. Son décès remontait à quelques heures.
La jeune femme avait subi, le 4 mars, une chirurgie par laparoscopie, visant à rapetisser son estomac. Selon ses proches, des complications seraient survenues peu après. La patiente a reçu son congé le 7 mars.
Vomissements
La note médicale précisait qu'elle se portait très bien; ses signes vitaux étaient normaux et ses plaies chirurgicales, satisfaisantes.
Dans les heures qui ont précédé son décès, Mme Proulx a eu des vomissements et ne se sentait pas bien. Sa mère lui a conseillé d'appeler le 9-1-1, mais elle a refusé.
Joint mardi, son conjoint, Richard Sauvé, n'a pas voulu commenter les conclusions du coroner. Il n'a pas été possible d'obtenir les réactions de l'hôpital du Sacré-Cœur et du Collège des médecins.