Hamad lynché
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La gestion de la crise politique engendrée par ce nouvel incident, découlant de la négligence dans l'entretien de nos infrastructures routières au cours des vingt dernières années, a été lamentable au bureau du premier ministre et à la direction du ministère des Transports. Jusqu'à hier matin, toutes les règles de base ont été transgressées : manque de leadership, manque d'imputabilité, manque de transparence, mensonges par omission.
Je ne sais pas si les back room boys de la machine politique libérale sont tous en vacances en même temps, mais le gouvernement Charest a perdu en quelques heures le capital politique qu'il avait gagné pendant la crise en Montérégie. Quant au ministre Sam Hamad, il s'est tourné en ridicule lors d'un point de presse impromptu dimanche. Affirmer que si une route ou une infrastructure est ouverte à la circulation, c'est qu'elle est sécuritaire, cela équivaut à proclamer que tout restaurant ouvert à la clientèle est automatiquement d'une salubrité irréprochable !
La recherche de la vérité par la presse doit cependant se faire froidement, de façon méthodique; le fruit de ces recherches doit ensuite être livré avec rigueur et objectivité.
Depuis dimanche, des chroniqueurs et journalistes montréalais se sentent plutôt investis d'une mission divine de justiciers populaires vengeurs. La conférence de presse du ministre Sam Hamad, sur les lieux de l'incident, s'est transformée en séance de lynchage gênante pour le journalisme québécois.
Les provinciaux
Les leaders d'opinion montréalais traitent depuis toujours les ministres de l'extérieur de la métropole, en particulier les ministres des Transports, comme des provinciaux, demeurés d'esprit, incapables de comprendre les problèmes inhérents à une grande ville comme la leur. Marc-Yvan Côté, Guy Chevrette, Julie Boulet et maintenant Sam Hamad pourraient témoigner avoir été victimes de ces esprits prétentieux.
Il va de soi que les provinciaux paient pour le métro, l'échangeur Turcot, les ponts à remplacer, au nom du principe fallacieux que « quand Montréal va, le Québec va », mais ces petites gens ne connaissent rien aux affres de la circulation urbaine et y sont insensibles, parce qu'ils ne les vivent pas. En somme, tous les provinciaux devraient être confinés au ministère de l'Agriculture. Et encore !
Absence de leadership
Les mêmes Montréalais se donnent en plus, depuis vingt ans, des hurluberlus pour maires, incapables de tout leadership : un horticulteur, Pierre Bourque, qui avait la tête dans les floralies de Chine et maintenant Gérald Tremblay, un extraterrestre au regard d'un chevreuil apeuré.
Ce n'est pas la démission d'un ministre des Transports, résident de Québec et pompeusement jugé délétère, qu'il faut réclamer, mais la mise en tutelle par des provinciaux pragmatiques de Montréal.