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Une négation de l’humanité



Le 19 mars 2012, trois enfants et un professeur se sont fait massacrer dans une école juive du sud-ouest de la France.

Une petite fille de 10 ans, deux petits garçons de 3 et 6 ans; un jeune de 17 ans est entre la vie et la mort.

J’ai bondi quand j’ai su qu’une mère venait de perdre son mari de 30 ans et ses deux petits, pour la seule raison d’être en avance à l’ouverture d’une école.

Les témoins racontent que le tireur a tiré une quinzaine de balles de gros calibre et a poursuivi les enfants avec calme, achevant même la gamine en la tenant par les cheveux. Une horreur.

Le 22 mars, le terroriste, un jeune Français musulman quinze fois condamné pour petits vols, à la dérive après dix mois de prison, passé par les camps d’entraînement salafistes, se faisait tuer par les troupes spéciales françaises dans un dernier assaut désespéré.

Croisade terroriste

Comment ne peut-on pas être bouleversé quand la terreur s’abat ainsi sur nos jeunes, dans cette guerre qui annihile l’humanité en servant une « cause » que les fous placent au-dessus du bien le plus noble, le plus innocent, la vie de nos enfants.

Bien sûr, l’histoire est plus compliquée, puisque le tireur aurait aussi descendu aussi trois militaires. Il n’y a rien de pire, racontait un psychiatre criminologue, quand le fou se retranche derrière une croisade terroriste.

Vous me diriez que nous pensons à la fusillade de 1989 ou à celle de Dawson en 2006, et puis ces malades qui exécutent chez notre grand voisin, que le registre des armes tant commenté ferait bien la job pour les protéger... Mais là, justement, on est en France où l’arme de guerre, quelle que soit sa nature, est prohibée. Le psychopathe est mort la kalashnikov à la main.

Envie de larmes

J’ai essayé de réfléchir à cette liberté que nous défendons, celle non pas de la répression stupide, mais celle de la responsabilisation de l’Homme dans tous ses actes, celle de la communauté aussi qui assume, par sa culture et son histoire, ses valeurs humanistes. Cette culture que je sens menacée par l’endormissement de nos élites qui voudraient nous faire penser que l’État doit tout mesurer et contrôler. Responsabilité des parents, des communautés religieuses, des conducteurs... Toute une culture québécoise qui s’évapore doucement par faiblesse et paresse intellectuelle.

Alors que vous discutez sur les armes en liberté, je pense plutôt aux massacreurs potentiels qui les portent pour aider leur djihad ou leur folie. Il me vient cette envie de larmes de tout parent qui pense qu’elle aurait laissé son enfant, qu’il soit juif, musulman ou catholique, à l’école pour ne plus le revoir, effrayée, sans défense, achevée, tenue par les cheveux par un misérable. Quand j’espère repousser cette vision de cauchemar où je perds mon chum et deux petits gars pour servir la mission d’un malade, alors je me sens en empathie avec les mères de tous les pays qui ont le cœur serré quand elles voient partir leurs petits pour ce qui ne devrait être qu’un asile sacré, jamais un outil de propagande, l’école.

Il n’y a pas d’armes qui tirent toutes seules sur des innocents, il n’y a que des assassins qui les rechargent au nom d’une folie ou d’un dieu désespéré.







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