Les Capitals sont devenus une équipe
J’ai bien hâte de voir qui l’emportera ce soir entre les Capitals et les Rangers dans ce septième match tant attendu à New York.
Je suis franchement impressionné par le caractère affiché par les joueurs des Capitals. Plusieurs équipes auraient été incapables de se remettre d’une défaite crève-cœur comme celle subie, lundi dernier, au Madison Square Garden. On souvient que Brad Richards a créé l’égalité à 6,6 secondes de la fin pendant que Joel Ward était au banc des pénalités pour bâton élevé, ce qui fut suivi du but de Marc Staal en prolongation, toujours lors de la même situation d’avantage numérique. Les Capitals, eux, ont rebondi lors du match suivant et il est vraiment difficile de prédire qui gagnera ce soir tellement les deux équipes sont d’égales forces.
UNE ÉQUIPE TRANSFORMÉE
Je lève mon chapeau à Dale Hunter. Ça n’a pas été facile pour lui à son arrivée à Washington. Il a dû changer de mauvaises habitudes prises par les joueurs vedettes au fil des ans. Il est parvenu à transformer ce groupe de joueurs talentueux en une véritable équipe. On les voit maintenant se sacrifier pour aider le club. Même Alex Ovechkin s’est jeté sur la glace l’autre soir pour bloquer un tir.
Pour connaître du succès, surtout dans les séries, le talent ne suffit pas. Le hockey de fantaisie, ça ne fonctionne pas. Il faut que les joueurs acceptent de prendre leurs responsabilités. Je crois que les Capitals ont de bonnes chances de triompher ce soir s’ils peuvent survivre aux dix premières minutes de la rencontre. Avec la bruyante foule du Madison Square Garden de leur bord, les joueurs des Rangers attaqueront sûrement le match en lions. Si les deux équipes sont à égalité après 20 minutes de jeu, les Capitals seront en bonne posture pour gagner cette rencontre ultime.
LES GARDIENS
En attendant ce résultat, on peut dire que les trois autres séries nous ont réservé de belles surprises. C’est le printemps des négligés. Vraiment, qui aurait pu prévoir il y a un mois que les Kings de Los Angeles et les Coyotes de Phoenix allaient s’affronter dans la finale de l’Ouest ? Ça démontre bien, une fois de plus, le rôle combien déterminant que jouent les gars qui portent les grosses jambières. Jonathan Quick a éclipsé Brian Elliott tandis que Mike Smith est devenu le nouveau favori pour l’obtention du trophée Conn Smythe. Sa tenue sensationnelle a permis aux Coyotes de vivre une première dans leur histoire et elle a eu pour effet de ramener les amateurs de hockey à l’aréna de Glendale. Smith ne doit pas être un gars très populaire à Québec ! La blessure subie par Jaroslav Halak a fait très mal aux Blues. Elliott et lui formaient le meilleur duo de gardiens de la ligue cette saison. Sans la présence de Halak, Elliott a perdu ses moyens.
BRYZGALOV A ÉCHOUÉ
La tenue des gardiens a aussi joué un grand rôle dans la série Flyers-Devils qui a été expéditive parce qu’Ilya Bryzgalov a échoué dans sa mission de mener les Flyers en finale. Le cadeau qu’il a fait à David Clarkson n’était pas joli à voir. De quoi rendre dingue un entraîneur ! Bryzgalov a littéralement brisé les reins de ses coéquipiers en jouant la rondelle de façon aussi nonchalante. Martin Brodeur, de son côté, a dérangé le plan de match des Flyers, qui ne pouvaient plus exercer le même échec-avant contre un gardien qui aime sortir de son filet pour s’emparer de la rondelle et la refiler à ses coéquipiers. Martin demeure un as sur ce plan. Il connaît de bonnes séries et je suis content pour lui. À 40 ans, il représente une force de la nature. N’oublions pas qu’en ne préconisant pas le style papillon, il dépense plus d’énergie sur la patinoire. Les Devils jouent bien en équipe et Peter DeBoer mérite du crédit.
UN LOURD CONTRAT
Donc, une autre saison des Flyers s’est terminée en queue de poisson à cause de la tenue de leur gardien de but. Dans leur livre de recettes, il manque toujours la page sur les gardiens. Elle a été arrachée du temps de Pelle Lindberg et de Ron Hextall. Et dire que Bryzgalov a un contrat qui lui vaudra 41 millions pour les huit prochaines années...
PAS DE COMMENTAIRES
Je termine cette chronique en répétant que je ne veux pas commenter les rumeurs à mon sujet. Si une équipe me contacte pour m’offrir du travail en vue de la prochaine saison, je n’aborderai pas la question dans le cadre de cette page. Ce n’est pas mon genre. Je ne me livrerai pas à ce petit jeu. Si j’étais un directeur général dans la LNH, je ne voudrais pas qu’un de mes candidats potentiels à un poste d’entraîneur fasse son autopromotion sur la place publique. Ce serait assez pour que je ne l’embauche pas...
(Propos recueillis par Pierre Durocher)