Bonjour la police
Et si je vous parlais aujourd’hui de ce gentil géant, que j’appellerai Jean.
C’est un policier en auto-patrouille, entré dans la police il y a une quinzaine d’années. C’est un jeune père qui aime sa famille. Sa mère le décrit comme un doux. Tout le monde est fier de sa droiture et de cette sacrée habitude de toujours faire attention à l’autre avant lui. Il est aimé de tous et apprécié dans son travail. Il adore son métier, surtout quand il passe son temps avec les jeunes. C’est un bon gars qui prend son travail de policier comme celui de la médiation et de la protection du citoyen. On est loin du cliché de la répression que véhiculent les médias actuellement quand ils parlent de la brutalité contre les citoyens lors des manifestations.
Ça vous dit quelque chose ça? Ce mot de citoyen qu’on met à toutes les sauces? Du journaliste-citoyen à l’écocitoyen et autre action citoyenne... Un étudiant est-il un citoyen ou bien cet être particulier en dehors des lois et de notre culture d’acceptation de l’autre depuis tant de siècles?
Vous savez que je n’aime pas ce terme de majorité silencieuse trop utilisé par Jean Charest. Elle permet tout et n’importe quoi. La majorité n’est pas silencieuse, elle vote. Elle a montré son choix, elle le démontre tous les jours à l’aulne des sondages. Je n’aime pas non plus ce terme sanctifié par les médias de gauche de « minorité active » qui nous donnerait si bien l’exemple. Quand cette minorité ne respecte plus les autres minorités pour les écraser sous le dogme, alors elle devient une dictature populaire. Elle ne laisse pas entrer les étudiants parce qu’elle a raison. Elle n’accepte pas les injonctions des tribunaux parce qu’ils sont corrompus par le capitalisme libéral. Ben voyons!
Folle agression
Revenons à mon policier citoyen. Tout le monde discute des gaz contre les pauvres casseurs, mais personne ne voudra parler de lui.
Il est assis dans son auto-patrouille, au large de la manifestation de Victo. Soudain, du coin de l’œil, il voit qu’un gars casqué le montre du doigt. Il a peur en les voyant se jeter vers lui. C’est le déchaînement. La foule se rue vers son auto, la secoue. Un pavé fait exploser le pare-brise, il est en sang et sent les balles de billards siffler autour de lui.
Il ne comprend pas. Il n’a eu que le temps d’appeler à l’aide avec sa radio pour que ses collègues le sauvent de justesse. Il raconte le regard des hommes qui frappaient la voiture, qui essayaient de le sortir. Des étudiants? Il ne peut le croire. Il se rappelle plutôt ces images africaines de ces fous de Dieu qui se jettent sur ceux qu’ils considèrent comme des ennemis à mort. Des professionnels de la casse qui voulaient le passer à tabac. Il s’en sortira de justesse, coupé et effrayé.
On va encore nous raconter que la démarche des étudiants est « citoyenne »? Qu’ils ne répondent qu’à la force idiote des provocations policières?
Vous savez ce qui m’a mis une boule dans le cœur, en lisant le courriel de sa jeune épouse? Jean, le bon géant, a fait pleurer son garçon quand il lui a dit, ce matin, qu’il partait travailler.