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La coupe est pleine



Je ne ferai pas de politique cette semaine. Je ne parlerai pas du gouvernement et de la loi spéciale.

C’est parce que la coupe est pleine.

Je suis tannée d’entendre d’un côté ceux qui crient au fascisme et de l’autre, à l’arrivée de la 3e internationale stalinienne.

Je suis tannée d’entendre ces pseudo-révolutionnaires le poing levé nous démontrer qu’ils sont des amateurs en négociations syndicales avec des ego carriéristes si démesurés qu’ils rêvent de jouer le Jedi dans la Guerre des étoiles.

Je suis tannée que la presse ne parle que des blocages et jamais de ceux qui ont perdu leur année alors que, tout simplement, cette revendication ne les intéressait pas.

Je suis tannée de ceux, comme certains des leaders qui apprennent à temps partiel et par correspondance en nous apprenant la démocratie. Oui, mais papa est riche.

Je veux penser seulement aux décrocheurs et à ceux qui avaient organisé leurs jobs, leurs emprunts, leurs temps pour rentrer à la maison avec un diplôme. Ceux-là, les plus méritants, si ce n’est les plus pauvres, on les a oubliés.

L’exemple de Geneviève

Ces exemples dont j’ai reçu tant de témoignages.

Celui de Geneviève Everell, fille abandonnée d’une mère alcoolique et morphinomane. Geneviève, enfant, qui a quêté des bons pour se nourrir et visiter des églises pour trouver des vêtements, quand ce n’est pas ses professeurs qui lui en procuraient.

Geneviève, enfant, avec ce poids maternel, toujours. Geneviève cachant sa mère dans des centres de femmes violentées.

C’est des gens comme elle, les vrais héros, pas le bourgeois qui défile dans son manteau à 2 000 $ en nous parlant de révolution à 2 cents. Elle a tant travaillé. Dans des dépanneurs, des MacDo, pour obtenir ce qu’il y a de plus précieux pour elle... Un nom. Ce qui lui a d’ailleurs facilité l’obtention d’un prêt étudiant lui ouvrant les portes du CRTQ.

Geneviève, cette adulte qui nous parle du succès phénoménal de son entreprise sushialamaison.com. Geneviève, bravo!

Je suis tannée. On mélange tout parce qu’on nous fait croire que toute la jeunesse suit les dogmes utopiques des intellectuels du Plateau.

Bravo!

Je suis tannée quand je pense à Jacques Tremblay. Depuis le mois d'août dernier, il a commencé un cours au collège CDI et ça lui coûte 17 500 $. Il n’a aucun prêt, juste des bourses. Il va à l'école le soir parce qu’il travaille de jour avec une moyenne de 87 %. Bravo!

Dean McGrath a obtenu son bac en travaillant 40 heures par semaine dans un dépanneur en suivant 5 à 6 cours par session. Avec sa bourse de Bishop, il a gradué avec mention honorable et reçu une autre bourse du CRSNG pour continuer ses études de 2e cycle.

Et il y en a encore et encore ! Comme Jean-François Despré, qui a gradué avec 21 000 $ de dettes, et ce, malgré avoir travaillé en moyenne 20-25 heures par semaine pendant ses études. Il a remboursé son prêt et il en est très fier. Aujourd’hui, sa carrière se porte très bien!

Je suis tannée que notre province soit si contrastée aujourd’hui, comme éclatée sur une carte des cégeps fermés qui ressemble à une carte d’état-major de la guerre froide. Mais, à recevoir tant de témoignages, je suis confiante.

À vous tous, les courageux, je lève mon chapeau et vous remercie!







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