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Le Québec de Vladimir Poutine



Vous dire à quel point je n’aurais jamais pensé écrire cette chronique m’est douloureux. J’aimerais tant vous en raconter sur les gens, ceux qui sont heureux, ceux que j’aime, et puis toutes ces histoires qu’on me raconte par courrier, qui me font pleurer, rire, exister... Il y a un tel monde entre les étudiants de la rue montréalaise et la vraie vie du reste du monde. Je dois vous avouer que je suis de celles qui tenaient mordicus à ce que le gouvernement mette ses culottes et les tienne attachées bien serrées.

Je ne pouvais accepter que des étudiants nous mènent par le bout du nez par leur ego surdimensionné, leur pulsion anarchiste ou par leur simple amateurisme révolutionnaire.

Je ne pouvais accepter que nous cédions à l’intimidation.

Mais il y a un « boutte à toute! »

Nous ne faisons plus affaire à de pauvres étudiants qui militent pour leur accès à l’université. Nous avons devant nous des gens qui prennent la rue pour soutenir des causes totalement différentes, de l’anticapitalisme à la surpopulation et voilà même que notre vieux sage de Levy-Beaulieu sort de son hibernation et adoube chevalier de l’ordre des indépendantistes agréés le porte-parole de la CLASSE.

L’exemple russe

Prenez l’exemple bien honteux de ces politicologues de l’Université de Montréal qui signent une tribune dans le New York Times sur le conflit étudiant. Ils comparent le Québec à la Russie de Poutine! Quelle honte!

Doit-on leur rappeler qu’en Russie les Ligues des droits de l’homme ne cessent de dénoncer la pression, les intimidations des autorités envers les intellectuels, les journalistes...les professeurs?

Doit-on leur demander d’aller faire une spécialisation à la démocratie à Moscou pour apprendre que la gestion des foules appartient toujours aux forces de sécurité et de renseignement, comme pendant la période soviétique?

Doit-on leur montrer les photos des disparus tchétchènes qui manifestaient en décembre 2002 pour un peu plus de liberté?

Doit-on mettre leurs lunettes d’intellectuels payées par nos impôts pour ne pas savoir que dans les coulisses des radios, des télévisions, des journaux libres, la peur de la bastonnade du ministère de l’Intérieur ou d’un maffieux payé par le successeur du KGB, le FSB, vous offre votre lot de sueurs froides quand vous commencez à écrire votre article sur un ordinateur que vous savez déjà écouté, comme vos communications privées et professionnelles.

Quand je dis que je ne pensais jamais écrire cette chronique. J’en suis venue à la conclusion que malheureusement, le gouvernement Charest n’aura pas réussi à relever le défi de réussir à régler le conflit.

Coût trop élevé

Continuer à vouloir passer cette hausse à tout prix nous coûtera en fin de compte beaucoup plus cher que le 50 sous par jour demandé aux étudiants.

Je pense à notre industrie touristique qui en prendra tout un coup et aussi à notre société qui s’est divisée autour d’une chicane.

Je pense à ces familles déchirées, à ces amitiés perdues.

Je suis déçue, désillusionnée.

Je ne serai jamais d’accord avec Lénine quand il écrivait qu’il est plus agréable et plus utile de faire l’expérience d’une révolution que d’en écrire, parce que j’aime plus l’Humanité dans sa diversité que nos gauchistes dans leur collectivité. Ça me rappelle une phrase que j’ai entendue quelque part : L’important est-ce d’avoir raison ou d’être heureux?







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