Il avoue et se suicide
Le présumé auteur du double meurtre s’est confessé le soir-même
Coups de feu à Drummondville. Deux morts, Yvan Patry et Valérie Fortin. Puis, quelques heures plus tard, décharge à Asbestos, une seule cette fois. Raynald Pinard tombe. Il a retourné l’arme contre lui.
Entre les détonations, l’intervalle d’un silence qui s’étoffe peu à peu.Vers 22 h 30, hier, l’homme de 63 ans se présente à la brasserie Le Match, à Asbestos. Son visage est constellé de gouttelettes de sang.
« Il s’est assis au bar et a demandé s’il pouvait retirer 500 $ », raconte Karol-Ann Parker, 18 ans, qui travaillait ce soir-là.
Devant l’air interdit de la jeune fille, il dépose un badge doré sur le comptoir et montre l’arme qu’il porte à la poitrine.
« T’as pas à t’inquiéter, je suis de la police », lui lance-t-il.
Son discours est décousu, sans être menaçant. Il paye des consommations aux clients, blague avec eux.
« Il était loadé comme un tank », relate Dany Boisvert, qui a identifié l’arme comme un revolver .357 Magnum.
Aveux
Après quelques verres, l’homme se confesse, sans filtre. Son récit est cru. Il décrit en détail comment il a fait irruption chez Yvan Patry, 49 ans, et Valérie Fortin, 46 ans, deux heures plus tôt, avant de les abattre de sang-froid. Il se sait recherché.
Peu après, il quitte les lieux, rattrapé par la police quelques mètres plus loin. Après de longues négociations, il se suicide en pleine rue d’une balle à la tête.
Mobile fragile
Le lien entre Raynald Pinard et ses victimes est mince. M. Patry était cadre chez Emballage Mitchel-Lincoln de Drummondville. M. Pinard y a travaillé comme agent de sécurité pour la firme SPI avant d’être congédié dans la dernière année, a appris le Journal.
Au bar, il aurait évoqué une situation au travail « allant à l’encontre de ses convictions » pour expliquer son meurtre. À l’usine, tous les soupçons pointaient vers le sexagénaire.
Les employés rencontrés sur place ne concevaient pas qui aurait pu en vouloir à M. Patry, décrit comme « calme et très professionnel ».
Un ami
En soirée, le forcené a souhaité contacter « un ami », Jean-Guy Lupien.
Rejoint à son domicile, hier soir, ce dernier a plutôt parlé d’un « confrère de travail » dont il n’avait pas eu de nouvelles depuis décembre dernier.
« Je suis surpris en tabarouette qu’il ait voulu m’appeler, je ne peux pas concevoir qu’il ait fait ça...», a-t-il lâché, visiblement ébranlé.