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Un registre pour combattre l’homophobie mis sur pied

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Laurent McCutcheon, président de Gai Écoute et de la fondation Émergence Photo Agence QMI / Archives


Fort du succès de son projet pilote dans le Village gai de Montréal, Gai Écoute a lancé un registre comptabilisant tous les actes homophobes qui sont dénoncés au Québec, une première mondiale, selon l’organisme.

Le registre des actes homophobes (RAH) vise à enregistrer tous les cas de discrimination, d’intimidation, de violence physique ou verbale qui seront rapportés tant par les victimes que par des témoins.

«L’objectif principal est de dresser un portrait de la situation, a indiqué le président de Gai Écoute, Laurent McCutcheon, lors d’un point de presse lundi. Nous savons tous qu’il y a de l’homophobie dans la société, mais nous n’avons pas de portrait précis. D’ici deux ans, on aimerait être capable de sortir un rapport.»

Selon lui, un tel rapport permettrait d’être en mesure de cerner la problématique entourant les actes homophobes et ainsi faire de la prévention adéquate.

Le projet pilote était en cours depuis déjà un an dans le Village gai et a permis d’enregistrer une cinquantaine de cas et d’aider deux personnes.

Toutes les plateformes pourront être utilisées afin de faire les déclarations. Que ce soit par téléphone, par courriel, par clavardage, par la poste ou par un formulaire web, accessible notamment par une application pour les téléphones intelligents. Tous les moyens garantissent l’anonymat.

S’attaquer aux crimes haineux

Ce registre permettra également aux policiers de mieux s’attaquer aux crimes haineux. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) travaille d’ailleurs de concert avec Gai Écoute dans le cadre de ce projet.

Actuellement, bon an mal an, environ une dizaine de cas de crimes homophobes sont rapportés aux policiers à Montréal chaque année.

«Le SPVM est très conscient qu’il y a un chiffre noir de personnes qui ne dénoncent pas les actes criminels [liés à l’homophobie]. Ce qu’on veut, c’est d’au moins pouvoir chiffrer le plus possible ce chiffre noir», a dit Alain Gagnon, commandant du poste de quartier 22.

Gai Écoute espère désormais établir des liens avec différents corps policiers à travers le Québec.

Les cas homophobes en hausse?

Puisqu’aucun registre du genre n’existait jusqu’à présent, il est difficile de dire si les actes homophobes sont en hausse ou en baisse au Québec depuis quelques années.

Toutefois, selon M. McCutcheon, il existe un revers de la médaille au fait que les gais et lesbiennes s’affichent plus librement qu’avant.

«On a comme l’impression que plus on fait des gains, plus on est visible et plus il y a des cibles potentielles», a-t-il estimé.

 

 







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