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Le privé vient à la rescousse

Un nombre grandissant de centres hospitaliers fait affaire à grands frais avec un laboratoire ontarien

Le privé vient à la rescousse
Le docteur Robert Nicholson dans son laboratoire privé de Saint-Laurent, PathQc. Photo le journal de montréal, nicolas duguay


La pathologie québécoise traverse une grave crise causée par un manque cruel d’effectifs, une situation qui fait la fortune de quelques laboratoires privés appelés à la rescousse du public.

C’est 100 000 $ par mois qu’il en coûte aux contribuables québécois depuis avril dernier pour que les patients de Gatineau puissent obtenir auprès d’un laboratoire privé ontarien des services de pathologie respectueux des délais sécuritaires.

Plus du double, en fait, de ce qu’il en aurait coûté pour faire faire le même travail par des pathologistes québécois, le laboratoire en question exigeant le tarif ontarien, bien plus élevé que le québécois.

Pourquoi ? Parce qu’il y a une pénurie de pathologistes au Québec et qu’un plan pour régler la situation, échafaudé par l’Association des pathologistes du Québec et vendu à Québec par le président de la FMSQ, Gaétan Barrette a plutôt empiré les choses.

En effet, pour brider ces quelques pathologistes qui faisaient chacun le travail de trois ou quatre de leurs confrères et qui, selon la FMSQ, nuisaient au recrutement, une réforme a été imposée pour les contrôler plus agressivement en plafonnant leur salaire.

La débandade

Résultats : départs, bris de service, opérations annulées et une profonde détresse chez ceux qui, soudainement, voyaient les normes sécuritaires pour le traitement de leurs cas être transgressées sur une base quotidienne.

C’est dans ce contexte que les directions d’hôpitaux ont commencé à faire affaire avec des laboratoires privés pour contourner la crise en pathologie.

« On a appelé le privé parce qu’on s’est rendu compte qu’on dépassait les délais », explique Sylvain Dubé, directeur des communications au CSSS de Gatineau.

Respecter les normes

M. Dubé est d’avis que s’il n’eut été de l’apport du laboratoire ontarien Gamma-Dynacare, « nous n’aurions pas été en mesure de respecter les normes ».

Contactée par le Journal, la haute direction de Gamma-Dynacare a refusé de détailler ses contrats avec les hôpitaux québécois, se bornant à indiquer qu’ils sont présents un peu partout au Québec.

À Rimouski, le chef du service de pathologie, le docteur Sylvain Mailhot, a lui aussi signé un contrat avec Gamma-Dynacare.

« Notre labo grossit à une vitesse grand V et il faut prévoir les coups avant qu’ils arrivent. On va faire tout notre possible pour faire tous les cas, mais dans l’éventualité où ce ne serait plus possible, on va utiliser ­Dynacare », explique-t-il.

Même son de cloche à Pierre-Le Gardeur où le docteur Hoang Duong, l’un des responsables de l’hôpital, explique, dépité, que « c’est un labo privé qui va faire nos cas ».







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