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Recensement 2011

Le français perd du terrain

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OTTAWA – Le français recule au Québec chez les francophones de souche, mais cette baisse est compensée en partie par les nouveaux arrivants, qui adoptent le français comme langue d’usage.

C’est l’une des conclusions du vaste recensement de 2011 mené par Statistique Canada sur les caractéristiques linguistiques des Canadiens.

Au Québec, 78,9% des gens (6 164 745) ont déclaré le français comme langue maternelle, c’est-à-dire la première langue apprise et comprise. Il y a cinq ans, cette proportion était de 79,6%. En revanche, il y a une proportion considérable de gens qui n’ont pas le français comme langue maternelle, mais qui parlent le français autour de la table. Et cette proportion a peu diminué depuis le dernier recensement de 2006 (6,1 millions contre 6,3 millions.)

Environ 81,2% des Québécois ont ainsi identifié le français comme langue d’usage, la langue utilisée au foyer, une légère baisse par rapport au recensement de 2006 (81,8%).

«Au Québec, il y a des gains au niveau des transferts linguistiques en ce sens qu’il y a plus de gens qui parlent le français à la maison que de gens qui l’ont comme langue maternelle, a expliqué un expert de Statistique Canada. Cela veut dire qu’il y a des gens qui ont l’espagnol et l’arabe comme langue maternelle, mais qui parlent le français à la maison comme langue d’usage.»

Autre caractéristique : la population québécoise devient de plus en plus bilingue et même multilingue. Les Québécois sont plus nombreux à pouvoir s’exprimer en français et en anglais. En revanche, le nombre de Québécois qui ne parlent que la langue de Molière à la maison a diminué. Il est passé de 75,1% à 72,8% au cours des cinq dernières années. Une baisse semblable avait été observée entre 2001 et 2006.

Il y a moins de Québécois aussi qui utilisent exclusivement l’anglais. Comme dans l’ensemble du Canada, les Québécois parlent plus d’une langue. Et signe que les politiques linguistiques du Québec ont peut-être porté fruit, lorsqu’ils parlent le français ou une combinaison du français avec une autre langue que l’anglais, ils adoptent majoritairement le français au foyer.

Par contre, à Montréal, le français régresse, une baisse amorcée en 2001. De 2001 à 2011, la proportion des Montréalais qui ne parlaient uniquement que le français à la maison a chuté de 62,4% (2 126 265 personnes) à 56,5% (2 140 840 personnes). On observe cette même tendance, quoique moins marquée, chez ceux qui ne parlent que l’anglais. Au cours des cinq dernières années, le nombre de Québécois bilingues français-anglais a augmenté de 9,1% à 9,5%.

La proportion de francophones hors Québec est demeurée, somme toute, stable, oscillant autour de 4% en 2011 et de 4,1% en 2006.

La présidente de la Fédération des communautés francophones et acadiennes du Canada, Marie-France Kenny, s’en réjouit.

«Ça fait longtemps qu’on nous compte pour presque morts et assimilés ou en voie d’extinction. On est là, on est bien présent et le pouls, on peut le prendre assez rapidement dans nos communautés.»

Selon elle, le français comme langue d’usage se voit de plus en plus dans les provinces et territoires en raison de l’immigration, des programmes d’immersion en français et des familles exogames qui envoient leurs enfants à l’école française.

«Ce qui est étonnant, c’est de voir qu’il y a en beaucoup qui n’ont pas le français comme langue maternelle, mais qui parlent le français.»

Dans l’ensemble du Canada, toutefois, le poids relatif des francophones a diminué au sein de la population canadienne, passant de 22,1% il y a cinq ans à 21,7% l’an dernier. Et ce, en dépit du fait qu’il y a sept millions de Canadiens de plus qui n’ont pas le français comme langue maternelle, mais qui le parlent couramment à la maison. C’est 300 000 de plus qu’en 2006.

 

 

 

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