Le PQ valorisera le français
Des mesures sous peu, particulièrement pour Montréal
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Le gouvernement Marois a fortement réagi à la publication des données du recensement fédéral, qui indiquent un déclin du français partout au Québec.
«La pérennité de la nation québécoise n’est pas assurée et ce n’est pas le statu quo qui va garantir ça», a lancé Pierre Duchesne, mercredi matin, à l’entrée du Conseil des ministres. Le ministre de l’Enseignement supérieur a ajouté qu’il faut «franciser» Montréal ainsi que «protéger et assurer l’avenir» de la langue française.
«Vous avez en place un gouvernement nationaliste qui va tout faire pour valoriser cette langue», a dit ce dernier. «Ça prend une Charte de la langue française suffisamment puissante pour protéger la différence francophone en Amérique du Nord», a clamé M. Duchesne, qui s’inquiète surtout de l’état du français dans la métropole, la «vitrine de l’image française au Québec.»
Lisée en rajoute
Le responsable de la région métropolitaine, Jean-François Lisée, a ajouté que de voir «Montréal majoritairement francophone est un objectif national légitime. C’est la première fois qu’on dit ça, on y tient et on va y travailler.
«Moins il y a de francophones sur l’île et moins les francophones peuvent intégrer les autres», s’inquiète-t-il. Il admet toutefois que le fait qu’un certain nombre de Montréalais d’origine étrangère retiennent leur langue première pendant très longtemps est «parfaitement légitime».
M. Lisée a lancé plusieurs «hypothèses» pour retenir les familles francophones à Montréal. «Les familles, lors de l’arrivée du premier ou du deuxième enfant, pour des raisons financières, déménagent en banlieue», a expliqué M. Lisée. «Si on réussissait à les retenir de différentes façons, ça modifierait la tendance.»
Il a mentionné l’accès à l’habitation, des logements abordables et des incitations pour favoriser la construction de plus de logements «pour des familles de un à trois enfants».
Un plan d’action spécifiquement montréalais sera présenté «au cours des semaines ou des mois qui viennent», a promis le ministre.
Marois va gérer la langue
En après-midi, la ministre responsable de la Charte de la langue française, Diane De Courcy, a préféré laisser à Pauline Marois le soin de préciser les futures mesures destinées à la sauvegarde de la langue française. La ministre a simplement indiqué qu’elles seront appliquées «dans la prochaine année».
Mme De Courcy se dit toutefois «inquiète» des statistiques du recensement 2011. Elle a d’ailleurs ouvert la porte à des modifications au seuil d’immigration pour favoriser les nouveaux arrivants provenant de pays francophones.
«Je vais examiner toutes les possibilités. Je vais analyser tout ce que nous avons comme outil gouvernemental pour faire progresser le français. Je revois tout, je n’ai pas de tabou», a soutenu l’ancienne présidente de la Commission scolaire de Montréal.