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Entrée en vigueur de la loi C-10

Les directeurs des centres jeunesse s’inquiètent

Éric St-Laurent
© Agence QMI

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Les directeurs des centres jeunesse du Québec s’inquiètent de l’entrée en vigueur de la loi C-10 qui prévoit la levée de l’interdit de publication de l’identité de jeunes contrevenants retrouvés coupables d’infraction avec violence.

L’identité des jeunes contrevenants était protégée au Canada depuis 1908. Cependant, avec la loi C-10, il est dorénavant possible de divulguer la photo et le nom d’un délinquant dans des situations précises sans encourir d’accusations pour outrage au tribunal.

«On ne voit aucune utilité dans le dévoilement de l’identité des jeunes. Déjà qu’ils ont à faire face à leurs délits et à leur famille, ça risque d’avoir un impact majeur pour les jeunes et nuire énormément à leur réhabilitation», a affirmé, mardi, Éric St-Laurent, directeur de la protection de la jeunesse du Bas-Saint-Laurent.

La levée de l’interdit de publication pourra être autorisée lorsqu’un jeune est reconnu coupable d’une infraction avec violence où le risque de récidive est élevé. Le directeur cite en exemple les cas de conduite dangereuse.

«En plus de la sévérité de la peine, ça ajoute un stress accru pour l’adolescent qui peut subir de la discrimination à l’emploi par la suite et souffrir dans ses relations interpersonnelles», a ajouté M. St-Laurent.

De tous les changements découlant de C-10, cette mesure est celle qui préoccupe le plus les directeurs de centre jeuness, qui étaient réunis, mardi, en congrès à Québec.

Selon eux, il existe d’autres moyens d’assurer la sécurité des victimes et du public en général. Ils croient davantage aux bienfaits d’une approche centrée sur la justice réparatrice.

«Les délinquants purs et durs représentent une exception. On voit beaucoup plus de jeunes dont le cheminement a été influencé par leurs pairs et qui sont prêts à se prendre en main. La publication de leur identité ne peut que mener qu’à leur stigmatisation.»

La loi C-10, qui prévoit également des peines plus sévères pour les jeunes contrevenants, est entrée en vigueur le 23 octobre dernier. En principe, les procureurs de la couronne peuvent demander la levée de l’interdit.

«Nous, on va se prononcer en défaveur de ça», a ajouté M. St-Laurent qui craint l’impact des pressions populaires.

Pour le moment, il est trop tôt pour connaître l’impact de ces changements, d’autant plus que les instances doivent d’abord se familiariser avec les amendements.

 

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