Scène déchirante
Le père de Jun Lin craque et fond en larmes pendant l’exposition de la preuve
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La scène était aussi émouvante que déchirante. En voyant la preuve contre Luka Rocco Magnotta, le père de Jun Lin a craqué. Secoué par l’émotion, c’est en larmes qu’il a quitté la salle.
Diran Lin avait promis de se contenir pendant l’enquête préliminaire, mais ça aura été probablement plus difficile qu’il ne l’imaginait.
Lorsqu’une technicienne en scène de crime a dévoilé des éléments de preuve, c’en était trop. Dans une scène très prenante, il est sorti de la salle d’audience en tremblant, pour se réfugier à l’abri des regards.
C’était tout un contraste avec l’homme de 30 ans accusé, entre autres, de meurtre prémédité et d’outrages à un cadavre. Assis dans le box des accusés, Magnotta n’avait aucune émotion visible pendant qu’il regardait l’écran placé devant lui.
La juge Lori Renée Weitzman a alors ajourné l’audience. Diran Lin n’est pas revenu hier au Palais de justice de Montréal. «Il a décidé de prendre l’après-midi», a plus tard fait savoir son avocat Me Daniel Urbas.
M. Lin est arrivé à Montréal la semaine dernière, avec la mère et la sœur de Jun Lin. S’il veut assister aux audiences, c’est pour honorer la mémoire de son fils, avait-il dit. Les deux femmes ne se sont toutefois pas présentées au palais de justice, par crainte que la preuve amassée contre celui que les médias étrangers ont surnommé «le dépeceur» soit trop difficile à supporter.
Huis clos rejeté
Mais, si le paternel était dans la salle de cour, c’est parce que la requête en huis clos de la défense a été rejetée. Me Luc Leclair demandait d’interdire au public l’accès à la salle, mais la juge a tranché que ce n’était pas nécessaire pour servir les intérêts de la justice.
Elle a néanmoins rappelé qu’une ordonnance de non-publication était en vigueur, qui interdit aux journalistes de rapporter le contenu de la preuve dans cette affaire.
Me Leclair a ensuite demandé de rendre plus stricte cette ordonnance, mais il a essuyé deux refus.
Les échanges ont d’ailleurs parfois été vifs. Par exemple, lors du témoignage du premier témoin — un enquêteur — hier, la juge a demandé à Me Leclair de ne pas argumenter avec le témoin.
Ce dernier a répliqué en demandant à la magistrate de ne pas intervenir dans sa façon de mener son interrogatoire.
► La juge Weitzman a ajouté hier une semaine d’audiences, à partir du 8 avril prochain.