Le père de Jun Lin revient en cour
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Après une pause d'une journée et demie, Diran Lin a décidé de revenir assister à l'enquête préliminaire de l'assassin allégué de son fils. C'est pour lui une obligation morale. Il était donc présent pour le témoignage d'un journaliste anglais.
Le patriarche est arrivé environ 30 minutes avant le début des audiences, ce matin, au palais de justice de Montréal. Il était accompagné de son avocat et d'une interprète, puisqu'il ne parle ni français ni anglais.
On ne l'avait pas revu en cour après qu'il se soit effondré en pleine audience, mardi matin, alors qu'une technicienne en scène de crime présentait la preuve retenue contre Luka Rocco Magnotta, accusé entre autres du meurtre de Jun Lin, un étudiant chinois de 33 ans, et d'outrages sur son cadavre.
Un journaliste témoigne
En ce troisième jour de présentation de la preuve de la Couronne, un enquêteur de la police de Montréal est revenu à la barre.
Un journaliste anglais a ensuite été appelé comme témoin. Alex West travaille comme reporter pour le tabloïd londonien The Sun. Il a témoigné avec confiance et avec un fort accent typique de la capitale. Son témoignage est cependant frappé d'une ordonnance de non-publication. Contrairement aux témoins précédents, M. West n'a obtenu aucun regard de Magnotta.
L'enquête préliminaire, qui sert à évaluer si la preuve est suffisante pour justifier la tenue du procès, a été ponctuellement retardée. D'abord par une requête en huis clos de la défense, finalement rejetée. Puis par une requête de la Couronne, qui signalait que Me Raphael Feldstein, de la défense, était possiblement en situation de conflit d'intérêts.
Dans une allocution émouvante, Me Luc Leclair a annoncé hier que son collègue se retirait du dossier «pour le meilleur intérêt de la justice». Me Pierre Panaccio, de la défense, a fait une chaleureuse accolade à Me Feldstein comme il quittait les lieux.
La mère et la sœur de Jun Lin, arrivées à Montréal en même temps que le père, ne sont pas présentes au palais de justice.
Magnotta, assis derrière une baie vitrée, fait face à de nombreuses accusations. Outre les chefs de meurtre prémédité et d'outrages à un cadavre, il est accusé de production et distribution de matériel obscène, d'avoir illégalement utilisé la poste et, enfin, de harcèlement envers le premier ministre Stephen Harper et des membres du Parlement.