La chiropratique, d’hier à aujourd’hui
Comme nous l’avons vu dans des chroniques précédentes, c’est à la suite de la découverte de l’effet d’une manipulation vertébrale sur le rétablissement de l’ouïe d’un patient, en 1895, que D.D. Palmer a poursuivi l’élaboration de cette nouvelle approche thérapeutique qu’il a nommée chiropratique.
Or, un accident de chemin de fer quasi mortel a mis D.D. Palmer devant une évidence: il devait veiller à transmettre son savoir.
La première école de chiropractie
D.D. Palmer ouvre en 1896 le premier établissement dispensant la formation nécessaire pour pratiquer et enseigner la chiropratique, question d’assurer la pérennité de cette thérapie manuelle. Étonnamment, si l’on considère la résistance du monde médical à cette époque, cinq des 15 premiers étudiants diplômés sont médecins. Le fils de D.D. Palmer, B.J. Palmer, est également impliqué dans la gestion de l’établissement, et le patriarche lui transmet officiellement la relève autour de 1906.
Résistance du monde médical
Interventions chirurgicales hasardeuses, saignées, médicaments à base de morphine et de mercure, la population du tournant du 20e siècle est craintive devant ces types de traitement dits médicaux qui ne sont pas sans risque. La chiropratique, proposant des solutions sans scalpel et sans médication, séduit de plus en plus d’Américains. Alors qu’à cette époque les gens payaient pour recevoir les soins d’un médecin, la communauté médicale voit d’un mauvais œil cette nouvelle concurrence. La crédibilité et l’efficacité de la chiropratique sont attaquées alors même que la recherche scientifique médicale n’en est qu’à ses balbutiements.
Législation chiropratique
Tandis que les succès de la chiropratique se font plus retentissants, les accusations de pratique illégale de la médecine sans permis commencent à pleuvoir. Les chiropraticiens organisent leur défense sur la base de ce qui différencie la chiropratique de la médecine et de tous les autres types de soin de santé, et réclament leur propre organisation leur permettant, légalement, de soigner des patients. Le Kansas, en 1913, est le premier État américain à octroyer aux chiropraticiens le droit de traiter leurs patients. Chacun des 50 États emboîte le pas, le dernier étant la Louisiane en 1974.
La chiropratique au Québec
Les premiers chiropraticiens québécois s’établissent à Montréal au début des années 1920. Dès lors, la poursuite de la reconnaissance de la chiropratique au Québec s’installe pour aboutir à la commission Marier en 1947. Comme un chiropraticien et un médecin sont attachés à cette enquête, la commission est dans l’impossibilité de rendre une décision unanime à l’égard du droit des chiropraticiens de pratiquer dans la province de Québec. La commission Lacroix, en 1964, dont l’objet des travaux visait à vérifier la validité de la chiropratique et la légalisation de la profession, conclut que «les traitements par manipulation vertébrale doivent être appliqués seulement par des gens possédant une formation spécialisée dans ce domaine», soit les chiropraticiens. Pourtant, ce n’est qu’une décennie plus tard, en 1973, qu’entre en vigueur la Loi sur la chiropratique. Les chiropraticiens exercent dès lors une profession reconnue par le Code des professions du Québec et qui ne cesse depuis de prouver sa crédibilité scientifique, sa pertinence dans les soins de santé et l’importance de son rôle préventif.
La chiropratique au 21e siècle
La chiropratique obtient en 2006 la reconnaissance officielle de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui en confirme la validité et l’efficacité. De plus, l’OMS reconnaît le docteur en chiropratique en tant que professionnel de la santé de premier contact: il n’est donc pas nécessaire qu’un autre professionnel de la santé lui adresse ses patients pour le consulter. Avec plus de 70 000 chiropraticiens à travers le monde, c’est la troisième profession de la santé en importance après la médecine et la dentisterie.
Aujourd’hui, en 2013, la chiropratique est une science encore toute jeune. La recherche scientifique active, le programme exigeant de cinq années d’études de doctorat, et la vocation de prévention et d’éducation des patients qui anime les professionnels qui la pratiquent font de la chiropratique une discipline de la santé dynamique, un incontournable pour le bien-être de tous les Québécois.
Visitez le site www.chiropratique.com
Sources : Dr André M. Gonthier, B.Sc. (pht.), D.C., F.I.C.C., chiropraticien. L’approche chiropratique, tout simplement santé! Montréal: Éditions Nouvelles, 2005, 178 pages.
Dr Hadelman, Scott, D.C., Ph.D., M.D., D.Sc. (hon), FCCS(C), FRCP(C). Principles and practice of chiropractic. Norwalk, Connecticut: Appleton & Lange, 1992, 641 pages.