Comme avec les Nordiques
Bryan Murray croit que les Sénateurs et le Canadien peuvent développer une belle rivalité
OTTAWA | Bryan Murray ne pouvait pas rêver mieux pour l’organisation des Sénateurs. Avec la série entre Montréal et Ottawa, le directeur général de 71 ans est convaincu qu’il assiste à la naissance d’une grande rivalité.
«C’est une bonne série pour le hockey, pour les amateurs de la région et pour notre organisation», a expliqué le patron des Sénateurs, hier, à la fin de l’entraînement matinal des siens à la Place Banque Scotia.
Vieux routier de la LNH, à la barre des Sénateurs depuis dix ans, Bryan Murray n’hésite pas à comparer la rivalité naissante entre les deux formations à celle qui allumait les passions québécoises lors des affrontements entre le Canadien et les Nordiques.
«Le potentiel est là. Les deux villes sont si proches l’une de l’autre. Je n’ai aucun doute que ça pourrait rappeler ce qui s’est vécu entre Montréal et les Nordiques pendant leurs belles années», a-t-il expliqué.
Enthousiaste, le patron des Sénateurs sait toutefois qu’il reste encore beaucoup de matchs à disputer avant de créer une opposition aussi mémorable.
Pour le moment, Bryan Murray apprécie ce qu’il a vu depuis le début de la série, même s’il déplore les excès du troisième match. Selon lui, les deux formations devront maintenant se concentrer sur le hockey.
«La rivalité et l’intensité seront toujours présentes. Mais je ne crois pas qu’on revivra le scénario du troisième match. Les deux équipes ne peuvent se le permettre si elles veulent gagner.»
L’intérêt des amateurs
Né à Shawville, au Québec, Murray a toujours préféré que ses Sénateurs affrontent une formation canadienne lors des séries éliminatoires.
Mais ça ne s’est pas produit souvent.
Depuis leur entrée dans la LNH en 1992, les Sénateurs ont rencontré les Leafs à quatre reprises en séries. C’est la première fois qu’ils croisent le fer avec le Canadien.
«Ça soulève un intérêt beaucoup plus fort chez les amateurs de la région. Lors des dernières saisons, on a joué notre première ronde contre Pittsburgh et New York. Les bénéfices ne sont pas aussi élevés que si on avait joué contre Toronto ou Montréal», a-t-il dit.
Les partisans sont toutefois divisés. Même en séries, les Sénateurs souffrent un peu de la double allégeance des amateurs de la région.
«Nous comprenons que des partisans de la région d’Ottawa appuient Montréal. Chez les amateurs de hockey de 50 ans et plus, c’est une tradition. C’est presque dans leur sang. On souhaite gagner les jeunes partisans. Ce sont eux qui vont suivre les jeunes Sénateurs», a-t-il expliqué.
Pour le bonheur des amateurs des deux camps, les formations risquent de se revoir plus souvent en séries dans les prochaines saisons.
«Les deux équipes vont devenir très compétitives. Marc (Bergevin) semble effectuer un excellent travail à Montréal. Tinordi, Gallagher, Galchenyuk sont de bons jeunes joueurs. Nous avons aussi de bons jeunes à Ottawa. Tout est en place pour l’avenir», a-t-il conclu.