Bien partir pour mieux revenir
Le phénomène du «blues» de retour des vacances, Stéphanie Léonard, psychologue, le connaît bien.
Certains de ses patients l’évoquent et la plupart des gens en font l’expérience, à des degrés divers. «C’est un sujet qui touche tout le monde, au moins un peu.» L’important est souvent de se donner le temps de retomber dans nos existences bien rangées.
Sortir du quotidien met souvent en relief les failles dans nos vies: «Si nous vivons des tensions, des insatisfactions dans notre quotidien, raccrocher après une pause, après avoir pris du recul, sera d’autant plus pénible.»
Car si les congés permettent de se ressourcer et de faire le vide, le recul peut aussi souligner les divergences et la distance qui s’est installée entre des conjoints, par exemple: «Souvent, les couples partent à deux pour résoudre leurs problèmes et ne font que discuter et se disputer, ils ne se reposent pas du tout.»
Trop de fatigue
Pour la psychologue, la relative courte durée moyenne des vacances en Amérique du Nord pose problème quand les travailleurs ont accumulé trop de fatigue.
En effet, plus le repos est nécessaire, plus il faudra une période de vacances prolongée pour se remettre véritablement sur pied.
«Sinon, prendre un congé de courte durée ne sert qu’à ouvrir la porte à la fatigue.» Et, dans ce cas, le retour sera ardu.
La psychologue prône des attentes réalistes face aux vacances: «On investit trop d’excitation dans les vacances. Il est important de bien évaluer nos besoins par rapport au type de vacances choisi.»
L’objectif est-il de renouer avec ses proches, cherche-t-on à se divertir, ou simplement à se reposer?
Peut-être sera-t-il judicieux d’alterner des vacances au repos avec des vacances qui comprennent de nombreux déplacements.
L’important, c’est de bien planifier et de ne pas sous-estimer sa fatigue.
Aider les élèves à amorcer un changement
Pour les élèves et les étudiants, la fin des congés peut s’avérer une source de stress particulière, surtout en cas de changement de séquence d’études. Un élève qui entre au cégep, par exemple, peut se sentir isolé dans son anxiété face à un contexte inconnu.
La psychologue conseille aux parents de dédramatiser la rentrée en parlant de leur propre expérience et en repérant les lieux. Et surtout en soulignant qu’il est normal de s’inquiéter face à l’inconnu.
Dans le cas des plus petits, une bonne façon d’aider consiste à les faire participer à la préparation de la rentrée, en les invitant par exemple à choisir une partie du matériel scolaire.