Le véhicule de l’avenir a de la difficulté à décoller
Les voitures électriques sont encore très rares au Québec
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Conscient du peu d’engouement des Québécois pour le véhicule électrique, le gouvernement Marois enterre le vaste plan d’action de 250 millions hérité de l’ère Charest au profit d’une toute nouvelle stratégie.
Le plan lancé en avril 2011 prévoyait que 300 000 véhicules électriques allaient circuler sur les routes du Québec à l’horizon de 2020. «Au rythme actuel, on n’y arrivera pas», a lancé tout de go la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, en entrevue avec Le Journal.
Même si le gouvernement a déjà injecté 14,9 millions $ en aides financières entre le 1er janvier 2012 et le 30 juin 2013 pour l’acquisition de véhicules et de bornes de recharge, le bilan est bien mince.
Au 30 juin 2013, il y avait à peine 591 véhicules électriques, 1175 véhicules hybrides rechargeables et 4969 véhicules hybrides non rechargeables en circulation au Québec. Il s’agit là d’une fraction des 4,5 millions de voitures qui circulent sur les routes de la province.
«Les mesures mises en place par l’ancien gouvernement ne permettaient d’aucune façon d’atteindre les objectifs qu’ils s’étaient donnés, regrette Mme Ouellet. Nous, on va avoir une politique globale et une volonté pour dire aux gens: l’offre pour se brancher est là.»
Dévoilement le 1er novembre
La subvention gouvernementale de 8000 $ à l’achat d’un véhicule électrique sera-t-elle reconduite? Maintiendra-t-on les aides financières à l’installation des bornes électriques à domicile? Va-t-on enfin populariser les bornes à 400 volts qui permettraient de recharger les batteries à 80 % en 30 minutes?
Martine Ouellet s’est refusée à répondre à ces questions et a assuré que les détails de la Stratégie d’électrification des transports du Québec seront dévoilés par la première ministre elle-même le 1er novembre. On ne connaît pour l’instant que les grandes lignes de ce programme de 516,1 millions $ qui doit s’échelonner sur quatre ans (2013-2017).
Changement de législation
Du côté de l’Association des véhicules électriques du Québec (AVÉQ), on s’est déjà montré critique devant les mesures mises en place jusqu’à maintenant. L’Association insiste sur la nécessité pour le gouvernement d’installer des bornes de recharge rapides sur les axes autoroutiers.
Elle réclame également un changement dans la législation municipale qui rendrait obligatoire l’installation d’infrastructures électriques permettant le branchement de bornes de recharge pour toute nouvelle mise en chantier de copropriétés et d’habitations locatives.