À quand un anneau couvert?
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Les élections municipales m’incitent à ressortir un souhait formulé par le maire Régis Labeaume lors de la campagne électorale précédente et à poser la question: à quand un anneau couvert à Québec?
Je viens d’avoir 21 ans, je ne vois pas encore la fin de ma carrière et je garde les doigts croisés. Dès que j’entends une nouvelle portant sur le projet d’un anneau, je me précipite. Je suis encore jeune pour y croire en sachant que ça aurait assurément des conséquences sur ma carrière. Si j’avais 30 ans, je tiendrais déjà pour acquis que je n’aurais pas la chance de m’y entraîner durant ma carrière active. Mais à 21 ans...
IRRÉALISTE
Un tel équipement profiterait à l’ensemble de la population et, ne serait-ce que pour les patineurs qui évoluent aux niveaux national et international, les exemples se multiplient pour justifier sa construction.
L’exemple le plus récent: nous sommes revenus de Calgary le 21 octobre après les sélections pour les Coupes du monde. Évidemment, l’anneau de Sainte-Foy n’est pas encore ouvert à cette période. Or, en prévision des Coupes du monde de Calgary, du 8 au 10 novembre, et de Salt Lake City, la semaine suivante, on va se préparer en faisant...de la courte piste. Partout sur la planète, les autres patineurs de la Coupe du monde que nous affronterons s’entraînent dans des anneaux couverts.
C’est irréaliste. Encore une fois, on se dit qu’il ne faut pas se laisser décourager.
Assurément, un ovale couvert nous rendrait plus compétitifs sur la scène mondiale, sans compter qu’il permettrait de mieux développer le talent chez les jeunes pour qui c’est difficile de progresser en patinant dans des conditions à l’extérieur.
Quand on regarde les résultats déjà obtenus par des patineurs de Québec, c’est impressionnant compte tenu de nos installations. Guillaume Blais-Dufour et Alexandre St-Jean sont les derniers avec moi à avoir accédé aux Coupes du monde. Nous avons réussi à avoir plusieurs patineurs compétitifs: Muncef Ouardi, Vincent Labrie, François-Olivier Roberge et, dans un passé plus lointain, les Sylvain et Patrick Bouchard. Ils ont déjà terminé dans le top 10 des championnats du monde et on peut s’imaginer comment leurs résultats auraient été meilleurs.
UNE EXCEPTION... MONDIALE
Le mois de janvier est souvent le pire pour nous. En préparation pour des Jeux olympiques, François-Olivier Roberge et Vincent Labrie ont déjà été contraints à ne patiner qu’une seule journée par semaine en raison d’une tempête de neige ou d’une vague de froid extrême.
La saison dernière, pendant que je participais à des Coupes du monde à Calgary et à Salt Lake après les Fêtes, Guillaume a dû se préparer en vue d’une Coupe du monde à Inzell en s’entraînant en courte piste ou en faisant du vélo stationnaire!
Ça explique les yeux ronds qu’ont les patineurs étrangers quand je leur dis qu’on s’entraîne encore à l’extérieur. Pourtant, non, je ne blague pas...
— Propos recueillis par Alain Bergeron