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Sur la glace vive

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Ce n’est pas un mythe, mais la réalité: les glaces de Calgary et de Salt Lake City sont bel et bien les deux plus rapides du monde.

Ce n’est pas un mythe, mais la réalité: les glaces de Calgary et de Salt Lake City sont bel et bien les deux plus rapides du monde.

Par un heureux hasard, c’est là que se tiennent les deux premières Coupes du monde de la saison. Les gens peuvent avoir de la difficulté à le concevoir, mais le phénomène de l’altitude joue une grande influence. C’est fou, mais ça peut même faire peur lorsque je termine une course dans le corridor intérieur dans ma spécialité de 500 m. Le virage est beaucoup plus difficile à «tenir» qu’en Europe.

On n’ose pas y penser, mais le rayon est plus petit et on s’imagine parfois finir la course avec une chute spectaculaire!

La vitesse d’un ou deux kilomètres à l’heure supplémentaires qu’on réussit à aller chercher fait une différence importante. Si, par magie, je pouvais fermer les yeux et exécuter parfaitement la même course deux fois, je sais que lorsque je rouvrirais les yeux, je verrais afficher au tableau un chrono de 34,66 s à Calgary, comparativement à 35,11 s à Heerenveen par exemple.

SIÈGE DE TOUS LES RECORDS

Ce ne sont pas des coïncidences si tous les records du monde, ceux des hommes comme ceux des femmes, ont été réussis à Calgary et à Salt Lake City. Même tous ceux chez les juniors, sauf un. Aux 10 000 m, Sven Kramer détient toujours le record mondial et s’il ne l’a pas édité à Calgary ou à Salt Lake City à son époque junior, c’est simplement parce qu’il n’avait jamais patiné sur cette distance ailleurs qu’en Europe.

Il y a toujours une autre sorte de fébrilité à l’approche de ces Coupes du monde «chez nous». Les patineurs savent qu’ils iront plus vite. Si tu viens de faire 35 s aux 500 m à Heerenveen, tu sais que tu peux faire 34,40 s à Calgary. Chaque athlète souhaite réussir le meilleur chrono de sa carrière et ce sera encore plus valable en cette année olympique.

Les patineurs européens de longue distance sont particulièrement excités. Ils ne sont pas venus à Calgary depuis trois ans et quelques-uns d’entre eux se doutent que des records du monde pourraient être améliorés. J’ai hâte de voir ce que fera Kramer justement.

ADAPTATION NÉCESSAIRE

Comme l’oxygène est plus rare, il me faut quatre ou cinq jours à m’habituer à l’air plus sec. Je suis asthmatique et les crises sont toujours plus fréquentes à Calgary et à Salt Lake City, alors que je n’ai jamais de problèmes à Québec.

J’ai aussi besoin de plusieurs tours pour me sentir plus à l’aise dans les virages et pour mieux maîtriser ma vitesse. Il faut dire que je suis habitué de patiner à Québec, où c’est assez facile de «tenir» mes virages. Quand ce n’est pas la glace qui me ralentit, c’est le vent!

— Propos recueillis par Alain Bergeron

 

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