Microbe, tu me guettes
Passer d'une Coupe du monde à une autre et croiser des centaines d'athlètes en provenance de différents pays, ça rappelle l'importance de se prémunir contre les risques d'attraper un virus.
En cette année olympique, on ne prend jamais trop de précautions. La moindre grippe peut dérégler tout l'organisme et saper l'énergie. J'essaie de me laver les mains dès que je le peux. La médecin qui veille sur l'équipe de patineurs de Québec, Mireille Belzile, nous le rappelle souvent. Heureusement, c'est devenu un sujet qui préoccupe une grande partie de la société, et on peut trouver des distributeurs de Purell un peu partout, pas seulement dans les hôpitaux.
Si on travaillait de 9 à 5 comme la majorité des gens, avoir le nez congestionné ne serait pas si grave. Mais les 2 ou 3 % de forme physique perdus pour combattre un virus ont leur importance dans mon sport. Je l'ai vu en fin de semaine: quatre petits dixièmes de seconde te font passer de la première à la 15e place.
VULNÉRABLE
Je dois être prudent parce que mon système immunitaire n'est pas le plus performant. J'ai tendance à tomber malade après avoir poussé la machine à fond. Même en été.
Durant un camp d'entraînement à vélo, à Sutton, au mois de juillet, je suis tombé malade. En juillet, à Calgary; malade. À Salt Lake City, au mois d'août, ça allait bien jusqu'à trois jours de la fin, mais j'ai soudainement été aux prises avec des crises d'asthme. Puis, j'ai eu un rhume en septembre et, lors des sélections de la Coupe du monde au mois d'octobre, j'ai fait de la fièvre.
Décidément, je ne peux pas dire que mon bilan de santé soit excellent cette année.
PRUDENCE REQUISE
D'ici aux sélections olympiques à la fin de décembre, je dois redoubler de prudence. Je me souviens trop bien des championnats canadiens d'il y a deux ans. Un patineur avait contracté le virus de la gastroentérite et me l'avait refilé cinq jours avant les courses. Je n'avais rien mangé durant deux jours et j'avais perdu sept livres. Je m'étais fait laver pendant mes courses. Pourri!
La semaine dernière, Alex St-Jean a attrapé une gastroentérite. Il en a subi les effets durant une seule journée, mais je n'ai pas voulu courir de risque. Comme on dort dans la même maison, je suis parti pour l'anneau 30 minutes avant qu'il se lève et je suis revenu juste pour me coucher. C'est «plate» pour lui, mais je ne voulais pas m'exposer. De toute façon, je l'aurais invité à agir de la même façon dans la situation inverse.
Après la Coupe du monde de Salt Lake City, nous retournons à Québec pour patiner dehors. Ce sera prudence extrême, là aussi. L'air froid, c'est aussi pire pour moi que les allergies d'été.
Pour tout dire, je ne pourrais pas vivre sur une ferme, mettons!
— Propos recueillis par Alain Bergeron