Une « star » inaccessible
Le retour à la compétition de Lindsey Vonn devrait se faire au moment de la descente de Beaver Creek, à la fin novembre, et on s’attend au retour des mêmes questions à son sujet. Chaque fois, je ne suis jamais capable d’y répondre pour la simple raison que je ne la connais pas.
C’est la «star» du ski, tout le monde en convient. Elle a de multiples victoires et elle continue d’avoir du succès. En plus, on connaît maintenant sa relation avec Tiger Woods.
Mais pour le reste, je ne la connais pas très bien. La plupart des autres skieuses non plus savent peu de choses d’elle. Elle a son petit monde et son propre entourage qui la suit partout. Ce n’est pas quelqu’un qui se mêle beaucoup avec les autres filles, du moins pas avec moi et mes coéquipières.
Je n’ai jamais vraiment eu la chance d’échanger avec elle. Elle sait qui on est et on se salue, mais ça ne va pas plus loin. Elle est talentueuse et on la respecte, mais elle demeure une skieuse comme une autre pour nous.
Il y a tout de même quelques Américaines avec qui on a des conversations. La championne du monde en slalom, Mikaela Schiffrin, est très gentille. On s’entend bien et on s’entraîne parfois ensemble. Sa coéquipière Rese Stiegler a beaucoup d’énergie et me fait toujours rire.
Mon amie Federica
Ma meilleure amie «étrangère» sur la Coupe du monde est sans aucun doute l’Italienne Federica Brignone, qui continue d’obtenir de bons résultats. On est allées en vacances plusieurs fois ensemble, dont une fois au Costa Rica. On partage les mêmes passions hors du ski, comme le vélo de montagne, le surf et les voyages.
J’aime bien la Suisse Lara Gut, qu’il faut apprendre à bien connaître. On se croise parfois durant les camps d’entraînement estivaux. Elle parle bien français, anglais et allemand. Son père est son entraîneur et sa famille est très gentille. Contrairement à ce qu’on entend à son sujet, elle est facile d’approche.
À part Federica, en fait, je n’ai pas l’occasion de m’entretenir longuement avec les autres filles d’autres pays. On fait chacune notre petite affaire. On se voit seulement les journées de course. Les veilles de course, on ne sort pas de notre chambre, puisqu’il faut se reposer et se mettre en mode de compétition. Puis, le lendemain de l’épreuve, il faut déjà repartir pour la suivante.
À l’intérieur même de notre équipe, on est très près l’une de l’autre. Alors, on ne ressent pas le besoin de se mêler avec les autres équipes. On fait tellement d’activités ensemble et on a presque toutes le même âge. La p’tite dernière de l’équipe, la Québécoise Mikaela Tommy, n’est pas trop du genre timide. Elle ne donne pas sa place. Et c’est très bien ainsi!
— Propos recueillis par Alain Bergeron