Vivement la maison!
Rentrer à la maison fait du bien après une semaine à l’hôtel à Salt Lake City, mais j’avoue que, jusqu’à maintenant, cette année est plus facile pour nous, les patineurs québécois.
Patinage de vitesse Canada a décidé de louer un jumelé à Calgary, à seulement trois minutes en voiture de l’anneau et qu’on occupe chaque fois qu’on y va pour s’entraîner. Ça nous permet de sauver plusieurs nuits passées à l’hôtel durant une saison. En comptant les différents camps d’entraînement à Calgary, au Québec ou ailleurs, en plus des Coupes du monde et championnats du monde, je calcule l’équivalent de près de cinq mois loin de chez moi.
Alors, dès que notre fédération nationale nous a proposé cette nouvelle formule, on l’a acceptée tout de suite. Déjà, ça a valu la peine: je suis allé à Calgary deux semaines en juillet, deux en septembre, trois en octobre, deux en novembre et j’y retournerai aux Fêtes pour les sélections olympiques.
Plus d’une centaine de jours par année à l’hôtel, ça devient lourd et ça doit précipiter la décision de prendre sa retraite. Rendu à 27 ans, on doit en avoir assez de voyager.
DÉCIDER DE NOS REPAS
Ce pied-à-terre nous donne l’impression d’être un peu à la maison. Entre chaque séjour à Calgary, j’y laissais mes effets personnels et même mes patins.
Un autre avantage, c’est de pouvoir cuisiner nos propres repas. Demeurer à l’hôtel nous oblige à manger au resto le matin, le midi et le soir. Même si on fait attention, il devient difficile de manger santé.
Vivre à la maison nous permet de savoir ce qu’on mange. On limite le beurre, l’huile et les mauvais gras. J’aime bien faire cuire mes légumes à la vapeur. Dans les restos, on ne sait jamais vraiment comment les sauces qui accompagnent nos pâtes sont grasses.
UNE AUTO AUSSI
Avoir un toit pour nous est génial, tout comme l’idée de nous fournir une voiture. Ne serait-ce que lorsqu’on va faire notre marché, ça évite bien des tracas.
Un après-midi, Alexandre St-Jean et moi avons décidé d’aller jouer aux quilles. Même si le salon de quilles se trouvait à 15 kilomètres de la maison, on s’y est rendus. À l’hôtel et sans voiture, on n’aurait quand même pas payé 25 dollars de taxi pour aller jouer aux quilles. Surtout que j’ai une moyenne d’environ 110!
Je ne sais pas si PVC songe à garder la même formule l’an prochain, mais je serais partant. Ils ont sans doute épargné quelque chose comme 10 000 dollars en ne nous logeant pas à l’hôtel. Il s’agit de calculer à trois ou quatre chambre par séjour, et à 150 dollars par jour, pour réaliser combien ça représente.
On ne peut pas revenir en arrière, mais si PVC avait acheté une propriété comme celle-là en 1990, par exemple, elle serait payée aujourd’hui. Maintenant, ce n’est plus achetable.
— Propos recueillis par Alain Bergeron