Bienvenue chez nous
J’aime croire que Québec possédera un jour un anneau intérieur pour qu’on puisse se mesurer aux meilleurs patineurs du monde. Entre-temps, on trouvera notre plaisir à la Coupe Canada, qui se tiendra à l’anneau Gaétan-Boucher en fin de semaine.
Je vais participer aux deux courses de 500 m, deux de 1000 m et une autre de 1500 m. J’adore participer à un événement comme celui-là, qui devient une rare occasion de patiner sur une glace qu’on connaît. J’aurai aussi l’avantage de me servir de cette compétition comme de grosses journées d’entraînement.
PAS DANS LA OUATE
Tenir une compétition nationale à Québec permet au reste du Canada de voir les installations où on s’entraîne. Pour l’instant, nous n’avons qu’un seul vélo stationnaire en état de fonctionner. Pour notre réchauffement ou nos entraînements, nous prenons notre propre vélo, qu’on installe sur des rouleaux, ce que les patineurs de l’extérieur ne pourront pas faire en fin de semaine.
Le Centre national Gaétan-Boucher a commandé 10 nouveaux vélos stationnaires de haute qualité, mais on les recevra seulement dans la semaine suivant la Coupe Canada. Entre-temps, je ne sais pas comment les gars et les filles d’ailleurs au Canada feront pour se réchauffer avant leurs courses. S’il fait - 15 °C durant la fin de semaine, ce n’est pas chaud pour courir dehors!
Une compétition chez nous est différente de celles présentées à Calgary ou sur les autres anneaux ailleurs dans le monde. On sera tous coincés dans le vestiaire lorsqu’il faudra chausser nos patins, mais j’aime quand même l’ambiance que ça crée.
DU CALIBRE
S’il fait beau, il y aura du calibre. Entre autres grâce à Alex St-Jean, qui a déjà causé la surprise de descendre sous la barre des 35 s au 500 m à Salt Lake City. Par contre, tous les patineurs canadiens de la Coupe du monde ne seront pas ici, comme Jamie Gregg, Gilmore Junio et Denny Morrison.
D’ailleurs, si ces patineurs avaient un intérêt à participer aux Coupes Canada et s’ils venaient à Québec, je ne suis pas certain que mes records de piste tiendraient à l’anneau Gaétan-Boucher. Je détiens les records de 36,47 s au 500 m et de 1 min 24 s au 1000 m et j’en suis fier, mais si des sélections canadiennes se tenaient à Québec, par exemple, Denny Morrison battrait assurément mon record au 1000 m. Patiner au froid et face au vent avantage des «bœufs» comme Denny, qui n’ont pas l’habitude de «casser».
L’EXEMPLE DES JUNIORS
À défaut de voir les meilleurs seniors du pays, une Coupe Canada assure la présence des meilleurs juniors. Un patineur d’âge junior dose souvent mal ses efforts en course, sauf qu’il est aussi reconnu pour tout investir, sans réserve.
Il est toujours motivant pour moi d’assister à une course de juniors. J’essaie même de garder en moi cette mentalité...
— Propos recueillis par Alain Bergeron