L’importancedu repos
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Je suis de l’école qui croit que le repos est parfois plus crucial que l’entraînement. Un sprinteur, ça roule quand c’est reposé.
La Coupe Canada, qui s’est tenue en fin de semaine à Québec, coïncidait pour moi avec une phase d’entraînement intense. C’est à cette période-ci qu’il vaut mieux que je m’impose un entraînement difficile plutôt que de le faire trop près des sélections olympiques de la fin décembre. Avec souvent deux entraînements par jour, j’ai fait beaucoup de volume et je n’ai eu, en conséquence, que très peu de repos.
Avant de retourner à cet entraînement exigeant, ça faisait un mois et demi que j’y allais à bas régime. Je m’en tenais à un rythme léger, juste pour garder les jambes alertes. Je devais m’économiser en vue des deux premières Coupes du monde de la saison et ça a marché. À mon deuxième 500 m à Salt Lake City, j’ai fait la meilleure course de ma vie en améliorant ma marque personnelle en 34,62 s.
PRATIQUE RÉPANDUE
Peu importe le pays d’où ils proviennent, la majorité des sprinteurs agissent avec le même protocole. C’est différent des patineurs de distance qui ne doivent pas perdre leur capacité à coller plusieurs tours.
Pour espérer être le plus explosif, je dois être frais et dispos. Je ne dois pas avoir de fatigue accumulée. L’an passé, avant les championnats du monde à Sotchi, j’avais été blessé au dos durant trois semaines, de sorte que je ne m’étais pratiquement pas entraîné durant un mois. Quand je suis arrivé à Sotchi, j’avais roulé comme jamais depuis le début de l’année. Le repos m’avait aidé, mais c’est certain qu’il faut avoir acquis une grosse base d’entraînement durant l’entre-saison.
UNE SEMAINE RELAXE
Depuis mon retour de Salt Lake City, le 18 novembre, j’aurai passé 29 jours à la maison avant de retourner à Calgary pour les sélections. Durant ma dernière semaine à Québec, je vais diminuer la cadence et faire le minimum. Ce sera le temps de relaxer. Je ne veux pas prendre l’avion pour aller à Calgary dans un état de fatigue, en étant vulnérable et susceptible d’attraper un virus.
Il faut juste espérer que les conditions ne seront pas trop pénibles pour patiner dehors. On se croise les doigts. S’il neige, s’il pleut ou s’il vente, il faudra faire avec, même si ce ne sera pas la meilleure qualité de préparation. Si une vague de froid survient ou que la glace devient affreuse, par contre, ça pourrait compliquer les choses.
Si tout se passe comme je le souhaite et que je parviens à me qualifier pour les Jeux olympiques, je vais répéter la même façon de me préparer avant d’aller à Sotchi. Il est même question qu’on coupe la durée du voyage en deux en passant une semaine ou deux à Inzell, en Allemagne. Mais tout ça est encore loin...
— Propos recueillis par Alain Bergeron