Nancy Donais : Une maison neuve pour Noël
Des ouvriers offrent un nouveau foyer à une mère monoparentale et ses cinq enfants qui ont tout perdu
Une mère monoparentale de cinq enfants aura le plus beau cadeau de Noël de sa vie grâce à des ouvriers qui ont accepté de reconstruire gratuitement sa maison incendiée.
Nancy Donais a tout perdu le 15 mars 2012, mais pas question de baisser les bras pour cette mère qui s’est bien promis d’offrir une maison à ses enfants. Son rêve devient enfin réalité près de deux ans plus tard puisque des ouvriers bénévoles se sont réunis pour démolir les ruines et construire une nouvelle maison. Plusieurs d’entre eux ont été recrutés par la FTQ-Construction.
«J’ai été abasourdi, affirme Mme Donais. On dit beaucoup de choses sur la corruption à la FTQ, mais ils prennent à coeur des causes comme la nôtre et nous aident à nous refaire une vie pour mes enfants et moi. Ils ont le coeur sur la main.»
Pas d’assurance
L’incendie électrique qui a détruit la maison située sur la rue Honoré-Beaugrand, dans l’est de Montréal, a pris naissance au sous-sol. La fille ainée de Mme Donais avait été réveillée juste à temps par la chienne Lucky. La famille s’était tout de même retrouvée à la rue puisque Mme Donais, qui avait une situation financière précaire au retour d’un congé de maternité, venait à peine d’annuler son assurance.
Après le feu, l’éducatrice en garderie avait bon espoir de reconstruire son foyer en cumulant un deuxième emploi de camelot de Publisac, le soir. Même en vivant entassée dans un petit logement avec sa marmaille, les paiements de 2400 $ pour son loyer et l’hypothèque lui donnent de la difficulté à joindre les deux bouts. Le projet semblait tout de même possible puisqu’avec l’aide du surveillant de chantier Ghislain Bélanger, elle a trouvé une entreprise qui lui a offert les plans de la maison.
Malgré cette aide, Mme Donais a rapidement frappé un mur puisqu’aucun des 120 entrepreneurs en construction qu’elle a contactés n’a accepté de l’aider. Sur le point d’abandonner, elle a reçu l’appel de Merlin Trottier-Picard de la FTQ-Construction qui lui a offert de lancer un appel à ses membres. C’est un article du Journal de Montréal paru en mai qui a touché M. Trottier-Picard.
«J’ai trouvé l’histoire particulièrement touchante et ça fait partie de nos valeurs d’être solidaires avec tout le monde, explique le syndicaliste. Cette histoire sort de l’ordinaire parce que c’est une femme qui a tout perdu, mais qui continue à se battre pour ses enfants.»
50 ouvriers
Cette fois, le message a été entendu puisque 50 ouvriers ont décidé de fournir la main-d’œuvre, une valeur évaluée à 75 000 $. Huit entreprises se sont aussi engagées à fournir une partie des 55 000 $ en matériaux nécessaires.
La FTQ espérait que la famille Donais puisse passer le temps des Fêtes dans sa nouvelle maison, mais le cadeau de Noël sera livré avec quelques semaines de retard. Les travaux ont seulement commencé la semaine dernière.
«C’est 13 ans de notre vie qui viennent de s’écrouler, mais ça m’a fait vraiment chaud au cœur de voir ces gens m’aider et de savoir que nous allons bientôt pouvoir reprendre une vie normale», affirme Mme Donais.
«C’est un long processus, mais nous ne les laisserons pas tomber. Je suis sûr que ces enfants vont redonner au suivant. C’est comme ça qu’on bâtit une société», conclut Yves Ouellet, directeur général de la FTQ-Construction.