Postes Canada : Plus qu’une simple distribution de lettres
« Le facteur représente la vie du quartier parce qu’il nous permet de faire le lien entre les gens » – Anne-Marie Chesnay
Les facteurs ne vont pas seulement cesser de distribuer le courrier. Ils vont aussi arrêter d’apporter le réconfort, l’aide et la compagnie aux personnes seules ou handicapées.
Chaque jour, des personnes attendent leur facteur avec impatience. Certains attendent une lettre importante, alors que d’autres ont simplement besoin d’un contact humain.
«Nous sommes les seuls qui nous arrêtons à toutes les portes. Si le courrier s’accumule chez une personne âgée par exemple, on peut prévenir la police», explique le facteur Guillaume Brodeur.
Lettres importantes
Le Journal a accompagné une factrice sur le circuit qu’elle a parcouru pendant trois ans. Le premier arrêt est la maison des Erk, un couple d’octogénaires immigrés d’Allemagne qui n’a pas de famille ici. La factrice Julie, un nom fictif parce qu’elle craint les représailles de ses patrons, fait partie de leur famille. Impossible donc de refuser le morceau de gâteau et la tasse de thé que lui prépare Mme Erk. L’été, la dame l’attend souvent avec un verre d’eau froide.
Plus tard sur le parcours, elle cogne à la porte d’un autre couple d’octogénaires. «Le facteur est quelque chose que l’on prend pour acquis, mais tout d’un coup, ils vont les faire disparaître», s’inquiète Marcel Bélanger qui attend le facteur tous les jours sur le pas de sa porte.
Vie de quartier
Parfois, la factrice est attendue par des immigrants qui ne parlent pas français et qui attendent leurs papiers de citoyenneté. «Ça nous arrive régulièrement d’avoir à lire, traduire ou expliquer quelque chose», affirme Julie.
Son collègue Maxime rapporte que sur un parcours, il lisait quotidiennement les lettres pour une dame non voyante.
Plus tard, Julie arrive chez Marc Loiselle et son chien Boréal. L’animal a la fâcheuse habitude de se sauver, mais son propriétaire peut compter sur la postière pour le ramener. Plusieurs autres facteurs rapportent avoir retrouvé les chiens de leurs clients.
La dernière porte du parcours est celle d’Anne-Marie Chesnay, une professionnelle qui travaille de la maison. Puisqu’elle n’a pas de relations avec ses collègues, elle a pris l’habitude de prendre sa pause au moment où Julie passe par chez elle.
«Le facteur représente la vie du quartier parce qu’il nous permet de faire le lien entre les gens», conclut la dame.
porte en porte