La fatigue m’a rattrapée
On pourrait croire qu'il n'y a rien de plus frustrant que de terminer au pied du podium, ce qui m'est arrivé hier avec ma quatrième place du slalom de Lienz, en Autriche. Oui et non, que je répondrai.
Oui, il est dommage de passer si près, mais je dois dire que j'ai été chanceuse dans ma malchance. Il y a deux filles qui avaient mieux fait que ma neuvième position lors de la première manche, mais qui n'ont pas été capables de compléter la deuxième. Qui sait, ça m'aurait peut-être fait terminer quelques rangs plus bas au final.
Bienvenue au congé
Maintenant, je profiterai d'un congé de trois jours et j'avoue que ça me fera le plus grand bien. Ma deuxième manche m'a fait réaliser que j'ai accumulé de la fatigue. L'entraînement difficile de l'été nous permet de passer à travers les moments difficiles, mais je constate depuis quelques jours que j'ai investi beaucoup d'énergie à participer à toute les disciplines depuis le début de la Coupe du monde.
Je n'ai pas assez attaqué dans la première manche et ça m'a menée à la neuvième place. J'ai eu nettement une meilleure attitude à la deuxième manche, mais j'ai senti par mes jambes, à la fin du parcours, que j'étais plus fatiguée.
Voilà donc, je ne peux pas être déçue de cette quatrième place. Je voulais racheter ma course moyenne de samedi avec ma 20e place au slalom géant, alors je me dois d'être satisfaite dans les circonstances.
Oublier les classements
Constance: c'est la première qualité que je retiens de ma moitié de saison. Je suis satisfaite de ce premier bilan puisque j'ai terminé presque toutes mes courses, en plus d'avoir obtenu plusieurs bons résultats. En un sens, je ne peux pas dire que c'est une surprise pour moi. J'y vois plutôt la somme de tous les efforts investis au fil des années. J'ai toujours senti une progression.
Je commence aussi à mieux me connaître. Plus jeune, on ne croit pas au besoin d'acquérir de la maturité, mais on apprend avec les années qu'il faut de l'expérience pour espérer avancer avec succès. C'est pour ça que je ne me soucie plus des classements. L'an dernier, j'avais trop mis le focus là-dessus et ça ne m'avait pas aidée du tout.
Je l'ai encore expérimenté à Val d'Isère, il y a deux semaines. J'étais quatrième après la première manche et j'en suis ressortie en me disant: ça y est, aujourd'hui, je m'essaie pour le podium. Je suis arrivée à la deuxième manche plus tendue, avec moins de souplesse dans mes mouvements. Résultat: je n'ai pas complété cette deuxième manche. Je venais de reculer au lieu d'avancer. J'en ai retiré une bonne leçon.
Je suis contente de ma saison et fortement encouragée pour les Jeux de Sotchi. Je sais que je vais arriver là-bas bien préparée pour les quatre épreuves. Quatre épreuves veulent dire pour moi quatre chances de médaille...
— Propos recueillis par Alain Bergeron