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J’ai mal

Bloc Dubreuil


Je ne le cacherai pas: ça me fait mal. Rater ma qualification pour les Jeux olympiques est pour moi une déception totale.

C’est ce pourquoi je m’entraînais depuis quatre ans et ­­rater ce rêve fait d’autant plus mal que je savais que j’avais les jambes. J’ai le sentiment d’avoir échappé quelque chose que j’avais.

5 centièmes de seconde

J’ai terminé cinquième à l’épreuve de 500 mètres, à seulement cinq centièmes de seconde au total des deux courses.

Ça veut dire que si j’avais été deux ou trois centièmes plus rapide à chacune des deux courses, j’allais à Sotchi. Ça démontre comment c’était extrêmement serré. Et je sais exactement où j’ai perdu ces centièmes.

À ma première course, j’ai réussi la meilleure ouverture de ma carrière et même parmi tous les concurrents avec 9,58 s dans les 100 premiers mètres.

Après un bon premier virage et un bon deuxième droit, tout allait bien lorsque j’ai piqué le bout d’une lame dans le dernier virage. J’ai perdu de la vitesse.

J’ai ensuite fini du mieux que je pouvais et je me voyais encore dans la lutte avant la deuxième course. Si j’avais gagné la première, qui sait, l’histoire aurait pu être différente. Mais je n’ai que moi à blâmer. J’ai raté un pas et c’est 100 pour cent de ma faute.

Si j’étais Chinois...

L’équipe canadienne a une telle profondeur que, compte tenu de la glace rapide de Calgary, c’est comme si je suis le patineur avec le cinquième meilleur chrono au monde, tout pays confondu, qui ne va pas aux Jeux olympiques.

Si j’étais Finlandais, Norvégien ou Chinois, j’irais à Sotchi. Mais c’est ainsi.

J’ai la chance de patiner au Canada et d’être confronté à plusieurs des meilleurs patineurs au monde. À court terme, oui je rate les Jeux. À long terme, cependant, je me dis que c’est avec une telle adversité qu’un patineur s’améliore.

Bravo à Muncef

Par contre, je suis très heureux pour Muncef Ouardi qui, non seulement a réussi à se qualifier au 500 m, mais il y est aussi parvenu au 1000 m. Muncef, c’est un ami, un partenaire d’entraînement agréable avec qui j’ai vécu le dernier cycle olympique au complet.

À moins qu’il ne change d’idée, il s’agit de sa dernière saison. Je suis content de le voir finir sa carrière avec sa première participation aux Jeux olympiques. Muncef a su revenir d’une déchirure ligamentaire à un genou pour faire la compétition de sa vie lors des sélections. Il représente un bel exemple de persévérance et je vais m’en inspirer.

Ça devient pour moi une raison de plus pour ne pas rater les épreuves de patinage de vitesse à la télé durant les Jeux olympiques. Ça va me faire mal et j’aurai un pincement au cœur, mais je ne veux pas rater les courses de Muncef.

— Propos recueillis par Alain Bergeron







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