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Menaces, confrontation et incidents

Lynda
La salle du conseil municipal de Mont-Saint-Pierre était pleine à craquer et les esprits se sont échauffés à plusieurs reprises au cours de la soirée. Dominique Fortier


Le conseil municipal de Mont-Saint-Pierre a donné lieu à plusieurs situations tendues, des incidents malheureux et des déclarations incendiaires.

La mairesse de Mont-Saint-Pierre, Lynda Laflamme a mis la table pour le conseil de mercredi soir en sommant la journaliste de Radio-Canada, Lisa-Marie Bélanger de ranger sa caméra vidéo, prétextant que l’article 142 du code municipal lui donnait le droit de lui interdire de filmer la séance du conseil.

Affaire Mancini

Par la suite, il a été question du conflit opposant Giovanni Mancini au conjoint de la mairesse, Sylvain Ouellet. Plus tôt cette semaine, la mairesse Laflamme a convoqué son conseil dans un huis clos pour entendre la version de son mari. Confrontée à ce sujet, Lynda Laflamme a répondu que la version de Giovanni Mancini avait été suffisamment entendue dans les médias. Elle a aussi ajouté que la rencontre avec Sylvain Ouellet était une ultime tentative de sa part pour lui faire changer d’idée, mais que ce dernier avait refusé puisque les avocats étaient maintenant pris du dossier. « C’est du privé et les affaires municipales n’ont pas à s’en mêler. J’ai vérifié avec le MAMROT. Le dossier est clos », a martelé la mairesse. L’ex-candidate à la mairie, Karine Sergerie a accusé la mairesse d’agir de mauvaise foi dans ce dossier, puisque son mari était au cœur du litige. Le conflit entre les deux hommes tourne autour d’un droit de passage que Sylvain Ouellet refuse de donner à Giovanni Mancini avec sa chenillette pour transporter ses clients à La Vallée Taconique.

La conseillère, Jovette Cloutier a fait remarquer à la première magistrate de Mont-Saint-Pierre que les deux partis auraient dû être présents au huis clos et que par ailleurs, si c’était du privé, « pourquoi demander à ses conseillers d’écouter la version de Sylvain Ouellet? »

Ensuite questionnée à savoir ce qu’elle pensait du fait que le village allait visiblement perdre La Vallée Taconique, une des seules entreprises de grande envergure à Mont-Saint-Pierre, la mairesse n’a pas dit un seul mot.

Pour le propriétaire de La Vallée Taconique, Giovanni Mancini, celui-ci estime que le conflit dépasse largement son entreprise et son porte-feuilles. « Les touristes qui viennent à La Vallée Taconique font le plein à la station-service. Ils mangent dans les restaurants du coin et logent dans des établissements hôteliers locaux. Lorsque je construis un chalet ou que je répare mon équipement, je fais appel au garage du coin, aux entrepreneurs en construction de la Haute-Gaspésie et au plombier local. Lorsque j’engage des guides, ils proviennent de la MRC. Il y a d’importantes retombées économiques pour toute la région », martèle-t-il.

Le ministre Lelièvre se désole

Gaétan Lelièvre, qui suit toute cette saga Mancini-Ouellet à Mont-Saint-Pierre se désole de la tournure des événements. « Ça démontre toute l’importance de se concerter. Il va y avoir du rattrapage à faire. On n’avait vraiment pas besoin de ça. Il faut sortir les irritants de ce débat stérile et adopter une seule vision. » Quant au ministre du Tourisme, Pascal Bérubé, il estime que ce n’est pas sa place d’intervenir puisqu’il s’agit d’un conflit privé.

Mises en demeure

À la fin des affaires courantes, la mairesse s’est directement adressée aux citoyens pour les mettre en garde. « Je commence à être tannée des campagnes de salissage contre moi. J’avais le droit de me présenter aux élections et j’ai même été supportée par Magella Émond, un ex-maire. Ce n’est pas rien. À partir de maintenant, si on continue à s’attaquer à moi, je vous envoie tous des mises en demeure! »

Lynda Laflamme a mentionné qu’il fallait tourner la page sur les élections.

Guerre autour d’un bureau

Le débat s’est ensuite tourné autour de l’absence de bureau de la mairesse. Des citoyens mécontents ont reproché à Magella Émond, employé de la Corporation du Tourisme, d’occuper le bureau qui « revient de droit » à la mairesse. M. Émond a expliqué qu’il occupait ce bureau de plein droit et que son patron, Claude Cloutier, ne lui avait jamais demandé de le céder à Lynda Laflamme. « Si Claude me demande de quitter le bureau, je prendrai mes affaires et je partirai. »

Le conseil municipal peine à trouver un bureau à Lynda Laflamme et jusqu’à maintenant, personne parmi les organismes présents dans l’édifice municipal ne s’est montré intéressé à faire de la place pour en aménager un à la mairesse. Les passions se sont tellement déchaînées que Lynda Laflamme a dû remettre les gens à l’ordre, armée de son petit maillet de juge.

 







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