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Faire rêver nos filles



Le Québec a discrètement franchi une étape importante pour l’égalité homme femme pendant la période des Fêtes. En effet, des milliers d’entreprises ont atteint l’équité salariale à partir du 1er janvier. Il reste cependant encore plusieurs étapes à franchir avant l’égalité complète des hommes et des femmes sur le marché du travail. Il n’y a qu’à regarder du côté des conseils d’administration de nos entreprises pour nous en convaincre.

En 2013, les femmes occupaient seulement 15% des sièges aux conseils d’administration des 50 plus grandes sociétés cotées au Québec (selon la Table des partenaires influents). Inutile de dire que c’est peu, même si nous faisons un peu mieux que l’ensemble du Canada à ce chapitre. À l’échelle du pays, le plus récent sondage C-Suite du Globe and Mail révèle que les femmes représentent en moyenne 9% des administratrices de sociétés. Comme le nombre de femmes aux conseils croît de 7% par année au Québec, il nous faudra 16 ans pour atteindre la parité. C’est tout simplement trop long.

PAS DE QUOTAS

En avril dernier, la Table des partenaires influents, dont la mission est de favoriser la progression des femmes dans les hautes instances des sociétés cotées en bourse, a fait la recommandation de ne pas imposer de quotas aux entreprises québécoises. Selon moi, le cas de la Norvège illustre les limites du modèle des quotas. Ce pays scandinave a fixé des quotas à atteindre en matière de représentation des femmes au sein des conseils. Leurs entreprises se rapprochent ainsi de la parité dans leur plus haute instance. Par contre, le nombre de femmes dans les postes de haute direction y demeure toujours très faible. Cette réponse au problème est donc incomplète. C’est d’abord dans des rôles de direction qu’on accumule l’expérience et les compétences nécessaires pour devenir administrateur. C’est donc de ce côté qu’il faudra améliorer la situation en premier.

BONNE PRÉPARATION

Depuis plusieurs années, les femmes sont majoritaires sur les bancs des universités québécoises (presque 58% en 2011-2012, selon Statistique Canada), et ce, dans plusieurs secteurs, notamment les sciences humaines, le droit, le commerce et l’administration et les sciences de la vie. Il faut maintenant encourager les jeunes femmes à aller aussi vers des domaines qui les mèneront vers les postes d’influence au sein des organisations. Elles doivent s’intéresser davantage à la gestion, aux opérations et aux ventes.

Les dirigeants d’entreprise ont un rôle clé à jouer pour améliorer la situation. C’est en faisant la promotion de femmes à des postes de haut niveau et en leur offrant préalablement l’expérience nécessaire à leur ascension qu’elles pourront ensuite accéder aux conseils des entreprises. Sans oublier un soutien constant des entreprises durant les difficiles années de conciliation travail-famille.

Mais avant tout, nos filles doivent rêver, croire que pour elles, au Québec, tout est possible.







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