Une bénédiction pour Lac-Etchemin
Je ne remercierai jamais assez tous ces braves gens qui ont formé une coopérative afin d’acquérir la station de ski du Mont-Orignal en 2012. La fête organisée hier en mon honneur a ravivé en moi cette fierté d’en faire partie.
J’ai le bonheur d’être l’une des 60 membres de la coopérative et je constate encore aujourd’hui toute l’importance que ces installations représentent pour notre ville. C’est le terrain de jeu de notre communauté. C’est ici que nos enfants et leurs familles s’amusent. Vraiment, c’est une bénédiction que d’avoir un tel endroit pour jouer dehors tous les jours et toutes les fins de semaine.
Les gens que j’aborde ne savent pas toujours où se situe le mont Orignal. Je dois parfois leur montrer des photos. Même mes coéquipières québécoises dans l’équipe me taquinent à l’occasion. Maintenant, je pense avoir contribué un peu à mettre cette montagne sur la mappe...
Les skieuses de la Coupe du monde ne sont pas toutes originaires des grandes stations de ski européennes. Il y en a aussi qui ont le même parcours que moi. Je prends l’exemple de la championne olympique Anja Paerson, qui provenait d’un petit village au milieu de nulle part de l’extrémité nord de la Suède.
Une grande famille
Le Mont-Orignal, c’est la maison pour moi. C’est une grande famille où tout le monde se connaît grâce à cette montagne. C’est drôle parce que je croise les mêmes personnes que lorsque j’étais jeune.
Je me souviens trop bien de mon enfance ici. Je skiais de 8 h jusqu’à 16 h et même plus tard lorsque je le pouvais. Même s’il faisait - 40 degrés, on était toujours là. On faisait du ski dans les sous-bois et on avait des entraîneurs tellement «tripants».
J’ai vraiment adoré le temps passé ici jusqu’au moment où il m’a fallu partir. J’ai joint durant un an le programme sports-études du Mont-Sainte-Anne et, dès que j’ai accédé à l’équipe du Québec, il a bien fallu que je déménage pour de bon. Mais j’ai toujours tenu à m’identifier au Mont-Orignal depuis que je fais du ski de compétition. Je sais que les gens de ma région surveillent ma progression depuis ce temps et je leur en suis reconnaissante.
Je reviendrai
J’ai trouvé dans le vélo de montagne une passion en dehors du ski et il n’y a malheureusement pas de possibilité pour pratiquer ce sport chez moi. À vrai dire, ma vie se déroule désormais dans l’ouest avec mon copain, Travis Ganong, qui est membre de l’équipe américaine de ski alpin. Nous avons l’intention de nous établir à Lake Tahoe, la magnifique région d’où est originaire Travis.
J’aimerai toujours revenir à Lac-Etchemin pour visiter la famille et les amis. Travis et moi, nous avons même le projet d’une cabane à sucre quelque part dans la région. Ce serait une belle occasion pour nous de venir y vivre nos printemps...
— Propos recueillis par Alain Bergeron