Toujours le bon moment pour arrêter de fumer
Le plus facile, c’est de ne jamais commencer! C’est un peu comme pour le poids : les calories les plus faciles à perdre sont celles qu’on laisse dans son assiette.
Éviter de commencer à fumer demande une certaine résistance à des pressions sociales, mais c’est certainement ce qui permet le mieux de préserver notre indépendance, notre autonomie. J’enseigne à l’université et j’aime écouter les jeunes. Ils ont des valeurs rafraîchissantes qui vous remettent en question. Une des valeurs qu’ils défendent actuellement est certainement celle de l’autonomie.
Dépendre de quelque chose comme un peu d’herbe sèche enroulée dans du papier quand on a 15, 20 ou 30 ans, ça peut être considéré comme aller contre ses propres valeurs. À cet âge, on est en pleine possession de son corps et de son esprit, et on veut le demeurer.
Pour ceux qui ont déjà commencé
On compare parfois le tabagisme à la consommation de chocolat chez les diabétiques ou de croustilles chez les personnes qui ont un taux de cholestérol trop élevé. Même si, dans tous les cas, il vaut mieux contrôler ces habitudes de vie, il n’y a pas de commune mesure entre les dangers et les dommages démontrés du tabagisme sur la santé et les autres écarts alimentaires qui sont tout de même à corriger.
Le tabagisme cause une des plus importantes dépendances physiques, celle à la nicotine. Plus importante que la dépendance à l’héroïne, ce n’est pas peu dire! À cela s’ajoute la toxicité des contaminants. On pense aux cancers des poumons, mais il faut ajouter les cancers de la bouche et de l’œsophage, de la vessie, l’emphysème, la dégénérescence maculaire, etc. Les risques d’AVC peuvent déjà être réduits de moitié dès la première année où vous arrêtez. Cela vaut donc la peine de cesser de fumer à tout âge.
Mais tout le monde connaît les risques et ceux qui continuent décideront peut-être davantage de cesser pour d’autres raisons: mauvaise haleine, augmentation des rides. En cette période de l’année où l’on voit certains amis partir pour une semaine bénéfique vers la chaleur du Sud, on pourra aussi choisir d’économiser l’argent dépensé en cigarettes pour s’offrir l’an prochain des vacances au bord de la mer turquoise.
Mais, je reviens sur la dépendance. Si vous fumez un paquet par jour, vous faites la gestuelle main-bouche 50 000 fois dans une année. Vous connaissez des gens qui ont la manie de jouer avec une mèche de cheveux plusieurs fois par jour? Alors, imaginez seulement avoir à vous débarrasser d’un geste posé aussi souvent.
La cigarette électronique fait actuellement l’objet de controverse. Certains disent que n’importe quelle démarche pour cesser de fumer mérite d’être utilisée et la e-cigarette est un de ces moyens. D’autres, par contre, s’inquiètent du maintien de la gestuelle main-bouche et du risque de retourner à la vraie cigarette en conservant cette habitude. Des études nous aideront à y voir plus clair.
Motivation
Tout mérite d’être essayé, mais il faut surtout que vous ayez une motivation personnelle à arrêter. Une fois votre décision prise, il existe plusieurs aides possibles: des timbres, des gommes à mâcher, des pastilles, un vaporisateur et un inhalateur de nicotine. La plupart des pharmaciens ont maintenant, partout dans la province du Québec, une ordonnance collective qui leur permet de vous accompagner dans votre décision et de vous donner accès à certaines de ces méthodes qui seront remboursées par votre assurance médicaments (RAMQ et assureurs privés). Car tout le monde sait que vous aider à cesser de fumer est un investissement inestimable pour vous, pour vos proches et pour toute la société. Il existe aussi des médicaments sur ordonnance sous forme de comprimés, comme le bupropion (Zyban) et la varénicline (Champix), mais ils ne conviennent pas à tout le monde.
L’Ordre des pharmaciens du Québec a mis en ligne sur son site une courte vidéo qui pourra vous inspirer. www.opq.org
N’hésitez pas à consulter votre pharmacien. Pourquoi pas en rentrant du travail un soir de cette semaine?