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Préparations magistrales

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Les choses ont bien changé depuis le temps des apothicaires. Aujourd’hui, les pharmaciens doivent respecter des normes strictes photo Fotolia


Il ne s’agit pas du spectacle de Véronic DiCaire qu’on a qualifié de magistral, mais d’une préparation de médicaments faite par un pharmacien et qui exige beaucoup de talent et d’attention.

Qu’est-ce qu’une préparation magistrale? Un peu comme la différence entre un vêtement «prêt-à-porter» ou «sur mesure», la préparation magistrale est, en quelque sorte, un médicament préparé sur mesure parce qu’il n’est pas fabriqué par l’industrie pharmaceutique.

Même si ce rôle traditionnel du pharmacien préparateur s’était estompé avec l’arrivée de procédés standardisés de fabrication de l’industrie pharmaceutique pour de grands volumes de médicaments à partir des années 1950, quelques pharmaciens avaient toujours conservé cette expertise. Mais voilà que, depuis les années 1990, on assiste à une recrudescence des demandes pour ces préparations magistrales. Au moins trois exemples illustrent ce retour aux fonctions d’apothicaire.

Quand a-t-on recours aux préparations magistrales?

Pour Les tout-petits

On y a recours en pédiatrie, pour les enfants malades qui ont besoin de médicaments sous forme liquide à des concentrations plus faibles que celles que l’on trouve dans le commerce ou, parfois, pour améliorer le goût et les rendre plus acceptables.

Les allergies

Les dermatologues doivent souvent avoir recours à des formulations spécifiques, à des concentrations plus élevées ou qui contiennent des proportions différentes de formules habituel­les. Certaines personnes ont des intolérances ou des allergies à un des ingrédients actifs du produit commercialisé ou aux excipients qui sont utilisés comme «base» du médicament. Une préparation magistrale «sur mesure» fait alors la différence et permet à un patient de recevoir le médicament le plus approprié pour lui.

Des infections graves

Les personnes atteintes de fibro­se kystique ont régulièrement besoin de recevoir des antibiotiques par voie intraveineuse. D’autres ont un problème grave comme la cellulite ou une infection osseuse, une complication souvent observée chez les diabétiques. Les préparations magis­trales sont alors réalisées sous une hotte stérile, dans une salle isolée avec une ventilation spéciale. Ces préparations permettent aux patients de continuer à travailler ou à étudier et à retourner à la maison.

Pénuries

Un phénomène plus récent amène aussi les pharmaciens à avoir recours à des préparations magistrales de médicaments sous forme de comprimés ou de gélu­les. Au cours des dernières années, et tout particulièrement ces cinq dernières années, plusieurs médicaments ont été en rupture d’approvisionnement. Pour différentes raisons, l’industrie pharmaceutique n’a pu fournir des médicaments pourtant essentiels. Lorsque la poudre de l’ingrédient actif est encore disponible, certains pharmaciens peuvent refaire des comprimés, des capsules ou des sachets afin d’éviter l’interruption de traitement de médicaments indispensables ou non remplaçables.

Des normes exigeantes

Les choses ont bien changé depuis le temps des apothicaires. Aujourd’hui, les pharmaciens doivent respecter des normes strictes. Il faut un espace dédié aux préparations magistrales, des vêtements protecteurs, dont un sarrau, des gants, un masque ainsi qu’un bonnet et un couvre-barbe au besoin. Parmi ces exigen­ces, on trouve l’obligation de tenir un registre des préparations réalisées, des références pour les dates d’expiration qu’on appelle plutôt des dates limites d’utilisation lorsqu’on parle de préparations magistrales, des protocoles rigoureux et référencés, des équipements spécialisés, etc.

Ces conditions seront encore plus exigeantes selon que le médicament est préparé en petite ou en grande quantité, pour un usage immédiat ou sur une période plus longue et, enfin, si les produits qui entrent dans sa composition sont associés à des risques plus élevés. Ainsi, les médicaments qui contiennent des agents anticancéreux, des hormones, des immunosuppresseurs, des ingrédients contre-indiqués durant la grossesse ou encore pouvant causer un avortement devront faire l’objet d’un encadrement encore plus rigoureux quant au niveau de ventilation et de nettoyage afin d’assurer non seulement la sécurité du patient qui l’utilisera, mais aussi celle des préparateurs.

Toutes ces précautions démontrent encore une fois qu’un médicament mérite qu’on prenne des précautions particulières, tant pour sa bonne utilisation que pour sa bonne préparation.

 







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