À nous le haut de la pyramide !
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Il y a de cela quelques années, les Canadiens se sont posé la question: qu’est-ce qu’on peut faire pour gagner plus de médailles olympiques?
Les Jeux d’hiver de 2010 venaient d’être octroyés à la ville de Vancouver et plusieurs souhaitaient que nous y obtenions une plus grande part de médailles. Tant qu’à subir chaque année des hivers interminables, ne serait-il pas dans l’ordre des choses que nous soyons aussi parmi les meilleurs aux Olympiques d’hiver?
Pour y arriver, nous n’avions pas vraiment le choix: on ne pouvait demander aux autres pays et au CIO de mettre quelques médailles de côté juste pour nous. Il fallait obligatoirement former, préparer et entraîner plus de champions.
INVESTISSEMENTS CRITIQUES
C’est ainsi qu’est né «À nous le podium», un programme de soutien destiné explicitement à soutenir les athlètes d’élite, dans l’objectif affirmé d’augmenter le nombre de médailles gagnées. L’une des caractéristiques de ce programme aura été la concentration d’une masse critique d’investissements auprès d’athlètes ciblés, de manière à leur fournir un niveau de soutien susceptible de faire la différence entre une 8e place et un podium.
Les résultats de ce programme ont été spectaculaires en 2010: pour la première fois de son histoire, le Canada a terminé premier au classement des pays pour les médailles d’or. Et tout indique que nous demeurerons encore au plus fort de la lutte pour la première place cette année à Sotchi.
De mon point de vue, il y a quelque chose de profondément inspirant dans la démarche et la manière que les athlètes et les organismes qui les soutiennent s’y prennent pour atteindre les meilleurs résultats. Ça commence avec une ambition proportionnelle au défi: être le meilleur au monde. Et par la prise de décisions que requiert cette ambition: sacrifices, investissements, efforts, etc.
J’admire chez les athlètes de haut niveau leur capacité à prendre le risque – énorme – de viser haut, de croire en leur potentiel, d’investir plusieurs années de leur vie, sans avoir l’assurance qu’ils atteindront leur objectif de finir premier.
PLUS DE FEMMES
Tout cela n’est pas sans me ramener à cette cause qui me tient tant à cœur: celle de la présence des femmes dans les rôles de dirigeantes, que ce soit sur les conseils d’administration ou à la tête d’entreprises.
C’est un enjeu complexe, pour lequel il faut agir sur plusieurs fronts. Mais l’un de ces fronts est probablement l’affirmation, sans complexes, par les femmes, de notre ambition d’occuper en plus grand nombre la première marche du podium au sein de nos entreprises.
Fortes de cette ambition, on pourrait aussi imaginer une série de mesures de soutien ciblées – mentorat, promotion de candidatures de premier plan, démonstration des bénéfices économiques de la diversité – qui permettraient d’appuyer concrètement l’objectif de voir plus de femmes au sommet.
Pourquoi pas, donc, un programme pour les femmes aussi explicite dans ses ambitions qu’À nous le podium?
On pourrait appeler cela: «À nous le haut de la pyramide!» Une belle façon d’exprimer sans détour ce à quoi nous avons le droit d’aspirer!