Dimitri Storoge du méchant au gentil garçon
Belle et Sébastien passe du petit au grand écran dans un film réalisé par l’aventurier et réalisateur français Nicolas Vanier. Un film familial que les trentenaires et les quadras seront heureux de découvrir avec leur progéniture. Le Journal a rencontré à Paris l’acteur français Dimitri Storoge, qui interprète le docteur Guillaume, personnage pivot du film.
En France, les nostalgiques de Belle et Sébastien font davantage partie de la génération des 50-60 ans. Les aventures du jeune garçon intrépide et de son gros chien blanc étaient en effet une série télévisée diffusée dans les années 1960 avant que les Japonais ne l’adaptent en dessin animé dans les années 1980. Aujourd’hui, le réalisateur Nicolas Vanier en fait un long-métrage qu’il transpose à l’époque de la Seconde Guerre mondiale.
Dimitri Storoge, lui, n’était pas né lorsque la série est sortie en France. L’acteur de 36 ans n’a pas beaucoup regardé le dessin animé non plus. La nostalgie de cette histoire n’a donc pas motivé son choix lorsqu’il a accepté le rôle. «J’ai fait un casting et ensuite, lorsque j’ai lu le scénario, j’ai presque dit oui immédiatement. J’ai trouvé que c’était une belle histoire, intéressante. J’étais aussi content parce que c’était la première fois que quelqu’un me proposait de jouer un gentil garçon!»
Son personnage de docteur ne soigne pas seulement les villageois, il veille aussi sur Sébastien en plus d’aider les Juifs à traverser les Alpes jusqu’en Suisse. Un contre-emploi donc, pour celui que l’on a pu voir en braqueur dans Les Lyonnais d’Olivier Marchal et dans Ni pour ni contre (bien au contraire) de Cédric Klapisch, mais aussi dans deux films québécois: Nuit #1 d’Anne Émond et Dédé, à travers les brumes de Jean-Philippe Duval.
EN MONTAGNE
Tourné dans les Alpes françaises sur trois saisons, le film nous offre des images grandioses de la montagne, de la faune et de la flore. Dimitri Storoge ne tarit d’ailleurs pas d’éloges envers Nicolas Vanier, qui pourtant, tournait son premier vrai film de fiction. «Je crois qu’il est l’un des réalisateurs français qui sait filmer le mieux les montagnes. Il le fait avec grâce et d’une façon merveilleuse. C’est un très bon directeur d’acteurs et il sait comment garder l’équipe soudée.»
Lorsque nous lui demandons comment étaient les conditions de tournage à la montagne et en plein hiver, l’acteur relativise beaucoup: «Je ne veux pas me plaindre des conditions météo devant des Québécois parce que nos hivers sont tellement doux comparativement aux vôtres! La difficulté n’était pas tellement le froid ou la pluie, mais c’était plutôt le changement de météo dans une même journée. Il pouvait y avoir de la pluie et une heure plus tard de la neige avant que le soleil apparaisse.»
Et qu’en est-il de tourner avec un enfant et un chien? «Tout le monde m’avait dit que les trois choses les plus difficiles au cinéma, c’était de tourner avec un enfant, un animal et dans les montagnes. Mais vous savez quoi? Je n’ai eu aucun problème à tourner avec Félix Bossuet (le jeune acteur qui incarne Sébastien) et le chien, ce sont des partenaires certes différents, mais ce sont des partenaires comme les autres», se souvient-il.
«En tant qu’acteur, c’est une chance de pouvoir jouer des choses différentes, dans des endroits différents, en France et à l’étranger», souligne ce passionné du jeu qui incarne actuellement sur les planches parisiennes Mercutio dans Roméo et Juliette.
Et quand on lui demande avant de partir s’il serait ouvert pour tourner une nouvelle fois au Québec, il sourit et répond spontanément: «Ah oui! Demain!»