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Le Québec | Une histoire de famille

Les Nadeau

Deux mystères...

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L’histoire est faite d’énigmes. Deux personnages de la famille Nadeau sont entourés de mystère. Le premier, Joseph, aurait été injustement pendu par les autorités britanniques devant ses concitoyens de Saint-Charles-de-Bellechasse en pleine guerre de la Conquête. Le second, Bénino alias Louis XVII, roi de France, aurait vécu incognito à Saint-Hilaire pendant toute la première moitié du 19e siècle...

L’histoire est faite d’énigmes. Deux personnages de la famille Nadeau sont entourés de mystère. Le premier, Joseph, aurait été injustement pendu par les autorités britanniques devant ses concitoyens de Saint-Charles-de-Bellechasse en pleine guerre de la Conquête. Le second, Bénino alias Louis XVII, roi de France, aurait vécu incognito à Saint-Hilaire pendant toute la première moitié du 19e siècle...

Nadeau serait un dérivé de Nadal qui, dans un vieux dialecte du sud de la France, voulait dire Noël. Selon le généalogiste Marcel Fournier, au moins trois pionniers français auraient introduit ce patronyme en Nouvelle-France. Ozanie-Joseph Nadeau dit Lavigne (1637-1677), le plus important d’entre eux, était originaire du Poitou-Charentes. «Engagé», il quitte La Rochelle en 1660, épouse la fille du Roy Marguerite Abraham et s’établit à Sainte-Famille, sur l’île d’Orléans, en 1663. Jean et Denis

Nadeau, deux des cinq enfants du couple, transmet­tront leur patronyme à une descendance nombreuse.

Faire un exemple

Cent ans plus tard, les Anglais remontent le Saint-Laurent et prennent Québec, le 13 septembre 1759. Si la capitale est aux mains de l’ennemi, les Français et les Canadiens ne se considèrent pas comme vaincus pour autant. Ils comptent bien prendre leur revanche au printemps. Malgré leur courte victoire d’avril 1760 à Sainte-Foy, ils vont cependant se replier à Montréal et capituler le 8 septembre suivant.

Entre-temps, plusieurs de nos ancêtres vont tenter de stopper l’avance des Anglais. Parmi eux, Joseph Nadeau, capitaine de milice à Saint-Charles-de-Bellechasse, redécouvert par l’historien Gaston Deschênes. Le 22 mai 1760, le général James Murray rend public un manifeste au «pays conquis». Il somme les Canadiens de se soumettre, sans quoi ils subiront les foudres du nouveau pouvoir.

Apparemment, Joseph Nadeau n’en fait qu’à sa tête. Il continue de mobiliser ses compatriotes, de fourbir ses armes et de se préparer à un nouvel affrontement. La rumeur parvient aux oreilles de Murray, qui ordonne qu’on l’arrête sur-le-champ, sans procès, et qu’on le pende devant les siens pour faire un exemple. Selon toute vraisemblance, ce crime de guerre se serait produit le 29 mai 1760. Mais les circonstances exactes de l’événement restent entourées d’un épais brouillard.

Originaire de Beaumont, âgé de 62 ans, Nadeau laissera derrière lui neuf enfants, issus de deux mariages. Pris en pitié par Carleton, un successeur de Murray, l’un de ses fils sera inscrit au Séminaire de Québec en octobre 1768. S’il plane toujours un mystère autour de Joseph Nadeau, c’est parce que son acte de décès reste introuvable.

Un monarque à Saint-Hilaire ?

Mais un mystère encore plus grand plane sur un certain Bénino Nadeau qui aurait vécu dans une luxueuse maison tout près de Saint-Hilaire pendant la première moitié du 19e siècle. Certains de ses descendants n’en démordent pas: ils sont convaincus que cet homme était Louis XVII, le fils de Louis XVI, guillotiné en pleine terreur révolutionnaire le 21 janvier 1793.

En France, l’énigme de Louis XVII continue de passionner certains historiens. Selon la version officielle, le jeune roi, atteint de tuberculose, serait décédé le 8 juin 1795 à l’âge de 10 ans. Toutefois, selon d’autres versions, le garçon se serait évadé ou aurait été mystérieusement libéré. En 1833, un horloger allemand prétend être Louis XVII en personne! Sauf l’ancienne nourrice du dauphin et quelques illuminés, personne ne le croit et il est expulsé de France.

Quelques Nadeau croient que leur ancêtre serait arrivé à Québec incognito en 1804 et aurait été accueilli par une de leurs familles. Les preuves sont cependant minces: une vieille assiette fabriquée en France représentant un Louis XVII vieillissant retrouvée dans le grenier d’une famille Nadeau, une inscription sur le foyer d’une maison passée au feu durant les années 1950 dans laquel­le aurait vécu celui que les voisins appelaient le «vieux Français»... On n’a cependant jamais retrouvé ni la sépulture ni la trace de Bénino Nadeau dans les registres de la paroisse.

 

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