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Une manifestation contre la brutalité policière encore une fois rapidement contenue



Malgré des interpellations, un blessé mineur et un acte de vandalisme, la manifestation contre la brutalité policière qui a réuni près de 300 personnes hier à Montréal a causé moins de débordements que la plupart de ses éditions précédentes.

«Il faut qu’ils comprennent qu’ils n’ont pas tous les droits, qu’ils ne sont pas de la race supérieure et qu’on ne se laissera pas traiter comme des animaux», a dit, en colère, Alexandra Rivard, une manifestante.

Hier après-midi, plus de 250 personnes se sont réunies au coin des rues Jean-Talon et Chateaubriand, pour participer à la manifestation annuelle organisée par le Collectif opposé à la brutalité policière.

Le point de rencontre était symbolique, parce que c’est à cet endroit qu’un policier avait menacé un sans-abri de l’attacher à un poteau, en janvier dernier.

La marche a été déclarée illégale trois minutes après son départ, faute d'itinéraire remis aux autorités. Une centaine de policiers à pied, à cheval, en vélo, en auto et en hélicoptère ont demandé aux manifestants de quitter les lieux en les encerclant.

Reproches

Malgré tout, les manifestants ont continué de déambuler dans les rues, brandissant des affiches et criant des slogans.

«Tu ne sais pas vivre, tu te prends pour le roi», reprochait un manifestant à un policier qui tentait de lui bloquer la route.

«Ils veulent qu’on les respecte, mais ils ne nous respectent pas plus», a déploré Marco Morin, qui prenait part à l’événement.

La plupart des participants étaient des étudiants qui n’ont pas encore digéré les différends qu’ils ont eu avec les policiers lors du printemps érable. Plusieurs pancartes rappelaient les gestes posés par le matricule 728, connue pour avoir aspergé de poivre de cayenne des manifestants, sans raison.

Arrestations

Le SPVM a confirmé hier soir que 282 personnes ont été interpellées en vertu du règlement P-6 de la Ville.

«Des constats d'infraction de 637 $ leur ont été distribués et ils ont été libérés par la suite», a indiqué le sergent Laurent Gingras.

Cinq autres personnes devront pour leur part faire face à des accusations de méfait et d'entrave au travail des policiers.

Seul un véhicule appartenant à Radio-Canada a été la cible de vandales, qui ont fracassé le pare-brise et peint des graffitis. Aucun commerce n’a été vandalisé.

Le seul blessé, un jeune homme de 22 ans, a été légèrement atteint à l’arcade sourcilière.

Appui aux policiers

En contrepartie, sur Facebook, des centaines de personnes ont changé leur photo de profil pour un carré bleu, en soutien aux policiers du Québec.

«Ils ne font que leur travail et il est bien fait, écrivait Marc Boily. Ils usent d’une force nécessaire et raisonnable.»

 

Ce qu’ils ont dit
«
Il faut qu’ils comprennent qu’ils n’ont pas tous les droits, qu’ils ne sont pas de la race supérieure et qu’on ne se laissera pas traiter comme des animaux»
- Alexandra Rivard, manifestante
«
Ils veulent qu’on les respecte, mais ils ne nous respectent pas plus»
-Marco Morin, manifestant
«
C’est de l’exagération, c’est évident. Il y a plus de policiers que de manifestants ici»
-Lisanne Tremblay, manifestante
«
Une contravention de 637 $, c’est beaucoup trop cher. Après ça, ils disent qu’ils ne font pas d’abus»
-Alexis Marcotte, arrêté par les policiers
«
Les policiers font leur travail et il est bien fait. Ils usent d’une force nécessaire et raisonnable»
-Marc Boily, qui prend la défense des policiers sur Facebook






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