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Les trois T du développement économique : technologie, talent et tolérance



Comme entrepreneur, je suis un grand admirateur de Richard Florida, directeur du Martin Prosperity Institute à l'Université de Toronto, qui réfléchit depuis longtemps à la compréhension sociologique de l'attractivité des villes. Selon Florida, la « classe créative », composée de citoyens de l'industrie du savoir, est un moteur essentiel pour le développement économique des villes nord-américaines post-industrielles.

Dans cette vidéo, Florida nous explique d'ailleurs les trois T du développement économique urbain : technologie, talent et tolérance.

1) Technologie : il faut investir en technologie et dans un réseau universitaire fort

2) Talent : il faut que les villes deviennent des endroits qui attirent le talent et le conservent (selon Florida, moins de 10 % des régions métropolitaines attirent des gens possédant une formation universitaire).

3) Tolérance : il faut être ouvert aux autres et à la différence.

Dans cet article de 2012, Florida en remet. Il nous explique que la « qualité du lieu » est fondamentale pour le pouvoir d'attractivité des villes. Et celle-ci se définit par ce qu'on y retrouve (environnement et architecture), ce qui s'y passe (la vie urbaine et créative) et qui l'on y retrouve (une grande diversité d'individus). Bref, « un endroit où tous les groupes ethniques, nationalités, religions et orientations sexuelles interagissent et envoient des signaux clairs que ceci est une communauté où n'importe qui peut s'intégrer et faire sa vie ».

Je crois fortement à cette théorie et Montréal est bien positionnée pour en bénéficier. Toutefois, depuis quelques jours, dans ma revue de presse quotidienne, un thème très préoccupant revient fréquemment. Des extraits :

« Qu’a fait l’état-major du PQ en découvrant ce récit décousu qui témoigne, sinon de la légitimité de son projet de Charte, de l’intolérance et de la xénophobie d’une femme qui a peur de l’Autre et ne craint pas de le dire ? Il a applaudi. »

Marc Cassivi, La Presse, 1er avril 2014

« Le PQ, n’ayant pas contré certaines paroles de ses candidats, n’ayant pas cherché à documenter les enjeux pour démontrer la nécessité de la charte et en utilisant le discours identitaire, ouvre la voie à l’intolérance »

Alexa Conradi citée dans le Journal Métro, 30 mars 2014

« In a pluralistic society, you would expect someone who openly declared her intolerance toward a minority group to be relegated to the margins of public debate. In Quebec, though, such prejudice lands you a prime seat on Parti Québécois leader Pauline Marois’ campaign bus. »

Marni Soupcoff, National Post, 1er avril 2014

« Pendant que le PQ se drape dans l’égalité hommes-femmes, il propulse au premier plan (comme il l’a fait ce week-end à Laval) des ardents de sa Charte dont les dérapages — sur le thème de la peur de l’autre — finissent par l’arranger. »

Chantal Hébert, L'Actualité, 31 mars 2014

À la lecture de ces articles, je ne reconnais malheureusement plus le Parti Québécois qui a savamment orchestré l'arrivée d'Ubisoft en 1997 et le déploiement de crédits d'impôt pour les nouvelles technologies. D'ailleurs, je ne suis pas le seul. Dans le cadre d'une grande étude sur la relance de Montréal, des groupes de discussion ont été menés auprès de 50 leaders du Montréal inc. Ceux-ci « se sont dits préoccupés par le maintien du caractère cosmopolite de Montréal. Plusieurs ont spécifiquement abordé, et parfois en termes durs, le projet de charte qui, à leurs yeux, pénalise la métropole. » À l'évidence, même avec l'arrivée de Pierre Karl Péladeau, le PQ a largué, consciemment ou non, Montréal et les ténors de l'économie.







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