Le début d’une crise
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De plus en plus de détenus âgés quittent les pénitenciers pour se retrouver à la rue, une situation qui pourrait gravement dégénérer si rien n’est fait, craint le Service Oxygène.
«En tant que société, ça devrait tous nous inquiéter. Personne ne veut vivre la crise qui s’en vient», martèle Michel Gagnon, le directeur général de la Maison Cross Roads.
M. Gagnon dirige le Service Oxygène, qui offre le logement et des services de réhabilitation aux détenus âgés. Depuis quelques années, la demande pour son service ne cesse d’augmenter.
Des hommes perdus
Chaque année, les deux intervenants du Service Oxygène voient arriver des hommes qui n’ont connu que la prison pendant une grande partie de leur vie. Ils n’ont aucune idée de ce qu’est une carte bancaire, internet ou un téléphone cellulaire.
«L’ex-détenu que tout le monde connaissait en prison ne connaît tout à coup plus personne. Il peut être tentant de replonger dans le crime. C’est pour cela que nous avons mis sur pied des appartements satellites où des ex-détenus vivent en communauté, comme en prison. Ça leur laisse le temps de se réorganiser», explique M. Gagnon.
«Les gens qui sortent de prison sont usés, ajoute l’intervenant Stéphane Laurence. C’est reconnu dans la littérature scientifique qu’on vieillit plus rapidement en prison. Après une longue sentence, quelqu’un qui à 50 ans paraît 10 ans de plus. Ils sont maganés et ce n’est pas évident pour eux de se trouver un emploi.»
Protéger la population
Le Service Oxygène ne peut accueillir qu’une soixantaine de personnes par an.
Avec le vieillissement de la population et la baisse du nombre de libérations conditionnelles, Michel Gagnon appréhende les années à venir. Son organisme fonctionne avec très peu de moyens et ne peut augmenter sa capacité d’accueil.
«On ne peut plus fermer les yeux. On doit non seulement aider ces gens, mais surtout le faire pour protéger la population.»
Pour en savoir plus sur le Service Oxygène: maisoncrossroads.qc.ca/fr/service-oxygene/