/opinion
Publicité

Nouveau gouvernement: même refrain



Depuis la crise financière de 2008, on entend à chaque budget le refrain du nécessaire contrôle des dépenses tout en demandant, chaque fois, aux contribuables des efforts additionnels. Dans l’année qui suit le dépôt du budget, les impôts augmentent comme prévu tandis que le contrôle des dépenses n’est pas au rendez-vous. Dans son premier budget, le nouveau ministre des Finances du Québec, monsieur Carlos Leitao, entonne le refrain habituel.
 
On nous promet un déficit de 2,35 G$ pour 2014-2015, soit 750 M$ de moins que le déficit probable de 3,1 G$ pour l’année financière qui s’est terminée le 31 mars 2014. Quels moyens prend le gouvernement pour baisser le déficit? Il demande aux contribuables et aux entreprises de faire les deux tiers de l’effort puisqu’il entend prélever 508 millions $ de plus dans l’année financière en cours. Voici comment nous arrivons à ce chiffre:
 
► Réduction de 20 % des crédits d’impôt aux entreprises  - 348 M$
 
► Augmentation des taxes sur l’alcool et le tabac  - 126 M$
 
► Abolition du partage des revenus pour les moins de 65 ans -  52 M$
 
► Baisse d’impôt PME manufacturières  - 10 M$
 
► Augmentation du crédit d’impôt travailleur âgé  - 13 M$
 
► Nouveau crédit d’impôt activités des aînés - 5 M$
 
► Hausses d’impôt totales  - 508 M$
 
Autant sont précis les passages du discours du budget où sont annoncées des hausses de taxes, autant sont flous les paragraphes où sont décrits les engagements du gouvernement pour contrôler les dépenses.
 
Le cran d’arrêt, la deuxième mesure promise par les libéraux pour contrôler les dépenses, s’est-il enrayé dans les officines ministérielles? Le ministre des Finances pourrait-il nous informer d’où sont venus les crédits pour les engagements suivants :
 
► Logirenov  - 333 M$ (sur deux ans)
 
► Créativité Québec  - 150 M$ (sur trois ans)
 
► Anges Québec Capital  - 25 M$
 
► Réseau Femmessor  - 10 M$ (sur cinq ans)
 
► Fonds Capital Mines Hydrocarbures  - 1000 M$
 
► Formation populations autochtones  - 100 M$
 
► Travaux sylvicoles  - 42 M$
 
► Renouvellement équipement forestier - 20 M$
 
► Biomasse forestière - 20 M$
 
► Petites centrales hydroélectriques - 24 M$
 
► Stratégie culturelle numérique  - 110 M$
 
► Fonds Avenir Mécénat Culture - 5 M$
 
► Statut de la métropole  - 25 M$
 
► 375e de Montréal - 60 M$
 
► Oratoire Saint-Joseph - 26 M$
 
► Pompiers volontaires  - 4 M$
 
► Garderies – 6000 nouvelles places  - 75 M$
 
Notons enfin la volonté du gouvernement d’augmenter de 3000 le nombre de logements sociaux au cours de l’année financière en cours. Le ministre n’a pas dévoilé l’impact annuel de cet engagement sur les finances de l’État.
 
Le budget présenté le 4 juin 2014 démontre l’incapacité du nouveau gouvernement à contrôler les finances publiques. Ce gouvernement promet des centaines de millions $ en engagements additionnels sans daigner nous faire connaître les moyens de les financer. En dépit des promesses faites lors de la dernière campagne électorale, il augmente les impôts de plus de 500 millions $. Enfin, le point fort de la campagne libérale, la relance de l’économie, est aussi rendu caduc par une augmentation de 338 millions $ des impôts des entreprises.
 

 







Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.