Un pan de l’immigration au Canada
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Au cœur du fleuve Saint-Laurent, dans l’archipel de L’Isle-aux-Grues, une île de 2,5 km majoritairement sauvage garde la mémoire d’un pan important de l’histoire de l’immigration au Canada, aux XIXe et XXe siècles.
Accessible par bateau ou par avion, Grosse-Île compte encore aujourd’hui plus de quarante bâtiments construits pour accueillir les arrivants étrangers qui souhaitaient s’installer au Canada. Édifice de désinfection, bureau de vaccination et d’examen médical, chapelles catholique et anglicane ne sont que quelques exemples des édifices qui composent la station.
La visite des installations et la rencontre des personnages d’époque sur le site donnent un aperçu du processus de quarantaine par lequel devaient passer les nouveaux arrivants. Cette incursion sur «l’île de la quarantaine» replonge les visiteurs dans un village mythique, là où le temps s’est arrêté.
Entre 1832 et 1937, Grosse-Île est la station de quarantaine officielle pour le port de Québec, principale porte d’entrée des immigrants au Canada.
«Pendant 105 ans, plus de quatre millions d’immigrants vont passer par le port de Québec, ce qui en fait la station de quarantaine la plus importante du Canada, explique Philippe Gauthier, coordonnateur du site historique. Des gens de plusieurs nationalités ont posé pieds ici. On parle de 43 nations différentes.»
Drame irlandais
En 1847, une grande famine sévit en Irlande, ce qui incite des milliers d’Irlandais à immigrer au Canada. Foudroyés par une épidémie de typhus, plusieurs d’entre eux ne survivront pas au voyage en mer et seront enterrés dans un immense cimetière à Grosse-Île. Le «cimetière des Irlandais» compte plus de 6000 sépultures, dont 5424 d’entre elles datent de 1847.
En souvenir de ce drame, une immense croix celtique est érigée en 1909, sur le point culminant du secteur ouest de l’île.
En 1998, un mémorial est inauguré près du cimetière en mémoire des immigrants et des employés de la station de quarantaine qui ont été inhumés sur l’île, entre 1832 et 1937.
Fermeture de la station
À la suite de la Première Guerre mondiale (1914-1918), l’immigration au pays chute drastiquement. Les progrès en médecine étant considérables, le maintien de la station de quarantaine n’est plus justifié. Grosse-Île ferme donc ses portes en 1937.
«Par la suite, Grosse-Île va servir de centre sur la guerre bactériologique, notamment pendant la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945), mentionne M. Gauthier. Les armées canadienne et américaine vont installer leur centre de recherche ici et ça va être en fonction jusque dans les années 1950.»
Au milieu du XXe siècle, Grosse-Île reprend son rôle de quarantaine, mais pour les animaux. Les espèces qui arrivent d’Europe sont gardées sur l’île pour s’assurer qu’elles ne transmettent pas de maladies au bétail canadien.
En 1984, l’importance historique de Grosse-Île est reconnue. Parcs Canada restaure les édifices et ouvre les installations au public. La mythique île accueille entre 17 000 et 25 000 visiteurs chaque année, pendant la saison touristique.
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Visite de Grosse-Île-et-le- Mémorial-des-Irlandais
Départ : Marina de Berthier-sur-Mer
Durée : 6 heures
Horaire : Du 1er mai au 12 octobre
Tarif : 0-5 ans / gratuit, 6-16 ans / 32,95 $, 17 ans et plus / 59,95 $
Téléphone : 418 692-1159
Site web: www.pc.gc.ca/fra/lhn-nhs/qc/grosseile/index.aspx