Le gouvernement Couillard remplace le patron de la SQ Mario Laprise
Poussé dans ses derniers retranchements depuis l’élection des libéraux en avril, le patron de la Sûreté du Québec Mario Laprise a décidé de lancer la serviette et de passer à autre chose.
Mario Laprise était assis sur un siège éjectable depuis l'élection du gouvernement Couillard, qui avait promis de revoir la nomination du patron de la SQ.
Après avoir traversé plusieurs tempêtes (voir encadré), Mario Laprise subissait semble-t-il la pression de Québec depuis l’élection des libéraux.
Ces derniers mois, plusieurs informations ont transpiré à l’effet que les embûches s’accumulaient au 11e étage du Grand quartier général de la rue Parthenais.
Se défendant d’avoir réclamé sa démission, la ministre de la Sécurité publique Lise Thériault a indiqué hier que c’est M. Laprise qui a demandé son transfert.
«Je n’ai pas parlé à M. Laprise», a-t-elle précisé.
Elle a qualifié le travail de M. Laprise d’«incroyable» à la tête de la SQ.
Retour chez Hydro-Québec
En vertu d’une entente qui n’a pas été détaillée, il retournera à Hydro-Québec, où il était directeur de la sécurité industrielle avant sa nomination en octobre 2012, a annoncé la ministre.
Mario Laprise disposait d'un contrat de cinq ans à un salaire annuel de 186 551$, qui devait prendre fin en octobre 2017. Aucune compensation financière ne lui sera versée.
Intérim
L’un de ses bras droits, Luc Fillion, actuel directeur général adjoint responsable de la surveillance du territoire, assurera l’intérim jusqu’à la nomination de son successeur.
Du même coup, la ministre a annoncé la mise sur pied d’un comité de sélection qui sera chargé d’identifier les successeurs potentiels au poste de directeur général. D’ici le 14 novembre, le comité devra fournir les noms d’au moins trois candidats aptes à occuper le poste. Il devrait être comblé avant Noël.
Le comité sera présidé par la directrice de l’École nationale de police, Marie Gagnon.
La façon de faire du gouvernement Couillard n’a rien de rassurant aux yeux des péquistes.
«Si on comptait dépolitiser le processus de nomination du directeur général de la SQ, c'est raté, dit Pascal Bérubé, critique en matière de Sécurité publique. La résultante c'est que les Libéraux seront les seuls à choisir la personne et ce sont aussi eux seuls qui ont nommé les membres du comité.»
«On crée de fausses attentes. Si on avait voulu vraiment dépolitiser, on serait allé en commission parlementaire pour le comité et l'Assemblée nationale aurait décidé du nouveau directeur général».
– Avec la collaboration de Régys Caron et Marie-Ève Dumont