Les compressions à la SQ passent mal sur le terrain
Les récentes coupes mises en applications à la Sûreté du Québec commencent à faire grincer des dents à bien des patrouilleurs sur la route.
Non-remplacement de policiers absents, réponse aux appels par téléphone plutôt qu’en personne, éviter d’initier de nouveaux dossiers en fin de quart de travail pour éviter les heures supplémentaires: les mesures imposées dans certains postes en font réagir plusieurs.
Les mesures rapportées au Journal par des policiers irritent aussi le président de l’Association des policiers provinciaux du Québec, Pierre Veilleux, qui admet avoir entendu le même type de façons de faire, ces derniers temps. «Si c’est vrai, c’est très inquiétant, inacceptable, dit-il. Ni le gouvernement, ni la population n’accepteraient cette situation.»
Recensement provincial
L’affaire le préoccupe au point où mardi, il a demandé à ses directeurs régionaux de faire un recensement provincial des coupes récentes, tant dans les MRC que dans les bureaux d’enquêtes.
Il s’intéresse notamment aux restrictions budgétaires touchant la desserte policière et les services aux citoyens, ainsi que les droits des policiers conférés par leur convention collective.
M. Veilleux est conscient et accepte qu’une gestion efficace soit faite.
Gestion efficiente des dépenses
«Mais parfois, il y a des gestionnaires qui étirent un peu trop l’élastique, dit-il. C’est ça qu’on veut dénoncer. On est en train de passer à côté de la mission.»
M. Veilleux déplore le fait que la gestion des coupes soit laissée «au gré des districts», plutôt qu’établis pour le Québec au complet.
À la Sûreté du Québec, on ne cache pas que des coupes soient appliquées. On parle de gestion plus efficiente des dépenses.
«C’est sûr qu’un changement de paradigme, ça peut causer un mécontentement», admet l’inspecteur Michel Forget, directeur des communications.
Certaines décisions peuvent être mal perçues, mal interprétées, mal acceptées. «Mais est-ce que c’est moins bon pour autant? Pas nécessairement», dit-il.
Bon jugement des policiers
M. Forget sursaute lorsqu’on lui indique que des policiers se seraient fait demander de fermer les yeux pour éviter de risquer de faire des heures supplémentaires.
Pour lui, «on fait appel au bon jugement des policiers», dit-il.
Quant au non-remplacement des patrouilleurs malades pour épargner sur du temps supplémentaire ou encore à la réponse des priorités 2 et 3 par téléphone, il indique qu’il est sain pour une organisation d’«évaluer les déplacements».
«La SQ essaie de gérer de façon efficiente son personnel», dit-il.