Über est là pour rester. Point.
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Reprise d'une chronique publiée vendredi 31 octobre 2014
Après les industries culturelles, c’est dorénavant au tour des industries non traditionnelles comme celle du taxi de devoir affronter les mutations dues au numérique et à Internet. Et elles n’auront d’autre choix que de s’adapter ou dépérir.
Depuis quelques semaines, l’industrie montréalaise du taxi et celles des grandes capitales de la planète vivent une confrontation avec une société issue de la «Silicon Valley», qui possède désormais une antenne montréalaise.
D’un côté, Über, qui propose de radicalement revoir le rapport qu’entretenait le client avec cette industrie, de l’autre, une industrie du taxi un brin sclérosée qui souffre de devoir changer son modèle d’affaires.
Au risque de décevoir les artisans de cette industrie, votre combat est déjà perdu. Comme l’ont constaté il y a plusieurs années de cela, les grands et petits joueurs des industries musicales, de la télé et de la vidéo et même, hé oui, ceux des médias.
Le numérique et Internet ont changé radicalement la donne de ces industries et il n’y d’autre solution que d’embrasser le numérique plutôt que de refuser d’admettre son existence.
Parce qu’à vouloir trop nier, les artisans du taxi apprendront très rapidement que les barons de la «Silicon Valley» ont les outils et surtout, d’importants moyens leur permettant de s’imposer dans une industrie en plein désarroi.
Sceptiques? Prenez la quasi défunte industrie du disque, aujourd’hui supplantée par l’industrie de la musique. Aujourd’hui, on ne parle plus de téléchargement de fichiers, mais de lecture en continue (streaming).
Et qui contrôle les canaux de distribution de l’industrie musicale? Les «majors»? Les Sony, Warner ou Universal? Absolument pas, ce sont des entreprises technos comme Apple (avec iTunes) qui ont permis à l’industrie de migrer vers l’univers numérique avec une solution technologique qui permet la redistribution de royautés à l’artiste. Tout cela, parce que l’industrie du disque du début du millénaire refusait de voir les nouvelles habitudes de consommation des amateurs de musique et de basculer au tout numérique.
Taxi intelligent
Dans sa malchance, l’industrie du taxi a cependant un outil qui lui permettrait à tout le moins de répliquer sur le même terrain que Über : l’application «Taxi intelligent» de Taxi Diamond.
Les artisans et les dirigeants de toutes les sociétés de taxi de Montréal devraient s’unir, travailler en coopétition plutôt qu’en compétition et faire de l’application Taxi Diamond l’outil privilégié de l’ensemble de l’industrie montréalaise. Ne résistez pas à Über, tentez plutôt de les battre sur leur propre terrain tout en proposant aux consommateurs les outils qu’ils attendent de vous.
Fisc
Dernière chose, il ne faudrait pas que les nouveaux chauffeurs Über, ceux qui en feront une occupation occasionnelle avec l’application Über X, s’imaginent que leurs revenus iront directement dans leurs poches. Qui croyez-vous s’intéressera plus tôt que tard à ce nouveau marché? Si je vous dis Revenu Québec? Vous connaissez?
Si j’étais vous, je prévoirais une petite réserve, jusque en cas.