Attention aux faux-tographes : les jeunes modèles doivent se faire photographier en toute sécurité
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N’y allons pas par quatre chemins. Certains hommes au comportement douteux comprennent rapidement qu’avec une caméra dans les mains et quelques mensonges cousus de fils blanc, ils réussiront à convaincre de jolies demoiselles de se déshabiller devant eux.
Malheureusement, l’actualité judiciaire nous rappelle régulièrement que certains ne se contenteront pas de voyeurisme. Chantage, extorsion et agression sexuelle sont parfois commis envers des femmes qui se sont fait promettre «de belles photos professionnelles gratuites» ou même «une belle carrière de mannequin».
Loin de moi l’idée d’avancer que tous les photographes qui aime photographier de jolies filles, déshabillées ou non, le font pour les mauvaises raisons. Mais pour une femme qui aimerait échanger sa beauté contre quelques photos ou même tenter sa chance sur le marché du mannequinat, comment faire la différence entre un photographe et un faux-tographe?
Cinq vérifications
Avant de se présenter seule dans son studio, il faut faire quelques vérifications.
1) La première étape est de s’assurer que l’homme à la caméra vous jouant du violon a un instrument bien accordé. Vérifiez ses prétentions. Faute de talent ou d’expérience, les faux-tographes aiment exagérer leurs réalisations et leur réseau de clients. Il collabore parfois avec tel ou tel magazine de mode? Demandez à voir une copie. Il photographie des modèles pour une agence de mannequins? Téléphonez et vérifiez! Oh! Vérifiez aussi le sérieux de l’agence. Des «agences» qui n’ont qu’un seul employé agissant à titre de réceptionniste-agent-photographe, ce n’est pas rare et, surtout, pas très sérieux.
2) Il faut aussi savoir que l’entrée vers le monde du mannequinat ne se fait pas par le photographe. «Les premiers tests photo viennent après la sélection [du modèle par l’agence] et les photographes sont généralement référé par l’agence parce que ces mêmes photographes peuvent répondre au standard de l’industrie», explique Caroline Grégoire, une ex-mannequin maintenant photographe.
3) Les photos que le photographe présente sur son site internet doivent avoir la qualité qui correspond au niveau qu’il dit avoir. S’il prétend travailler pour un important magazine, les photos qu’il présente sur son site internet doivent avoir une qualité équivalente. Si ce n’est pas le cas, il essaie probablement de vous jeter de la poudre aux yeux. Le but n’est pas de ne jamais collaborer avec un photographe qui débute. Mais s’il débute et ment sur son expérience, ses intentions ne sont peut-être pas les bonnes.
4) Avant de se rendre en studio, il faut s’entendre sur le genre de photo qui sera réalisé et expliquer clairement la frontière que vous ne voulez pas traverser. Vous êtes à l’aise avec des photos de type boudoir, mais pas avec la nudité? Il faut s’assurer que le photographe comprenne et accepte votre limite. Lors de la session photo, quittez le studio s’il essaie de vous pousser hors de la zone de confort que vous aviez établie.
5) Enfin, il faut aussi s’entendre sur la rémunération du modèle et ce que le photographe peut faire (ou pas!) avec les photos. La modèle Véronique Plante suggère fortement un document écrit où «il doit être indiqué le type de rémunération [si montant promis], avec le nombre d’heures de travail ou le nombre de photos retouchées que la modèle recevra après son travail.»
Sécurité des modèles
Très pratique, Véronique a mis sur pied un groupe Facebook (facebook.com/groups/securitemodele) où il est possible pour les modèles de confirmer le professionnalisme d’un photographe ou de dénoncer le comportement douteux d’un autre. Véronique donne même des conférences pour expliquer aux débutantes le b.a. ba de la sécurité des modèles (veronicacoach.com).
S’il n’y a qu’un conseil que vous devez absolument suivre, ce sera le suivant: que ce soit avec l’ami d’un ami débutant en photographie ou avec un grand photographe reconnu et travaillant réellement pour de grandes agences, il ne faut jamais accepter de se rendre en studio s’il refuse qu’un ami, un parent ou un copain soit présent.
► Francis Vachon est un photographe professionnel de Québec